Selon l’ONU, al-Qaïda au Maghreb islamique fait preuve d’une « relative résilience »

Dans son dernier rapport, le groupe d’experts de l’ONU chargés du contrôle de la mise en œuvre des sanctions contre Al-Qaida et ses branches a estimé que l’organisation fondée par Oussama Ben Laden « continue de représenter une menace bien qu’elle n’ait pas su retrouver sa force d’antan et que les idées et l’inspiration qu’elle suscite « continuent de se propager ».

Même son chef, Ayman al-Zawahiri, peine à faire respecter les instructions qu’il donne ponctuellement aux groupes terroristes qui se réclament de l’idéologie jihadiste, il n’en reste pas moins qu’al-Qaïda, qui dispose encore de moyens conséquents, « continue de promouvoir des objectifs ambitieux », comme la planification d’un attentat du type de ceux commis le 11 septembre 2001.

« Avec ses dirigeants, elle continuera de tirer parti des conflits nationaux et régionaux pour se régénérer et recruter des membres en vue d’attaques futures, comme le prouvent les contacts établis entre Al-Qaida proprement dite et ses divers associés, ainsi que la communication qui existe avec des groupes de militants en Libye et en République arabe syrienne », note ainsi le rapport du groupe d’experts. Ce dernier ajoute même que « certains éléments indiquent qu’Al-Qaida cherche à rassembler ses membres et à rebâtir sa présence en Afghanistan à l’horizon 2014, année capitale pour la transition de ce pays »…

Par ailleurs, le document s’attarde sur les différents groupes se réclamant d’al-Qaïda ou de son idéologie. Et ils sont relativement nombreux. Etant donné que la France mène des opérations anti-terroristes au Sahel, le cas d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est particulièrement intéressant.

Si cette organisation a perdu le sanctuaire qu’elle avait établi dans le nord du Mali, grâce à l’opération française Serval, laquelle a permis de démanteler une bonne partie de sa logistique (et les saisies d’armes, d’équipements et de munitions sont éloquentes) le groupe d’experts de l’ONU souligne qu’elle « n’a pas perdu tous ses moyens opérationnels, faisant preuve d’une relative résilience, comme le montrent les attentats aux engins explosifs improvisés et à la voiture piégée commis récemment à Kidal, Tombouctou et Tessalit ».

Et le rapport de prévenir qu’AQMI « est résolue à continuer de frapper les intérêts étrangers dans la région et illustre sa propension à infiltrer les communautés locales en tirant parti de l’instabilité et du rétablissement incomplet de l’autorité de l’État dans le nord du Mali ». D’où la nécessité pour Bamako d’apporter une réponse rapide et satisfaisante aux revendications des indépendantistes touareg, lesquelles sont à l’origine de l’occupation du nord-Mali par les groupes jihadistes.

Parmi eux, figurait Ansar-Dine. Il « semble s’être évanoui », selon le rapport, sous l’effet de l’intervention française. « Les personnalités associées au groupe semblent être réapparues à la tête du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad dans les négociations politiques entre les Touaregs et le Gouvernement malien », note le document.

Quant au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), qui était l’un des trois principaux groupes terroristes ayant occupé le nord du Mali, le groupe d’experts attend de voir si sa fusion avec « Les Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar, un ancien cadre d’AQMI responsable de la prise d’otage géante d’In-Amenas, en Algérie, en janvier 2013, au sein du mouvement Al-Mourabitoune débouchera sur « réorganisation opérationnelle des entités associées à Al-Qaida ».

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