Les têtes tombent au ministère allemand de la Défense

Remettre de l’ordre dans la gestion des grands programmes d’armement. Tel est l’objectif affirmé par Ursula Von der Leyen, le nouveau ministre allemand de la Défense. Il faut dire que ces derniers mois ont été marqués par l’affaire du drone EuroHawk, finalement abandonné pour cause d’impossibilité de le faire voler dans le ciel européen, après un investissement de 1,2 milliard d’euros.

D’autres programme ont vu leurs coûts augmenter significativement, comme celui de l’Eurofighter Typhoon. D’ailleurs, Berlin a décidé d’arrêter les frais et d’annuler la commande de 37 appareils supplémentaires. L’annonce en a été faite au Bundestag par Stéphane Beemelmans, le secrétaire d’Etat chargé de l’armement. Et c’était là sa dernière intervention… puisqu’il vient d’être remercié par Mme Von der Leyen. De même que son directeur général de l’armement, Detlef Selhausen.

« Mon expérience des dernières semaines est que nous avons besoin d’un nouveau départ en termes de personnel de façon à ce que tout le monde dans le ministère sente le changement », a-t-elle commenté.

« Beaucoup de grands projets ne respectent pas les délais et les objectifs financiers », a expliqué Mme Von der Leyen. « En conséquence, a-t-elle ajouté, la confiance du Parlement et du public dans notre capacité à concevoir des projets de défense infailliblement et de les surveiller professionnellement a été endommagé. Cette situation ne peut pas continuer ». Et cela d’autant plus que, a-t-elle également dit, « la dépense de l’argent des contribuables doit toujours être transparente et efficace ».

Or, justement, il est reproché à Stéphane Beemelmans d’avoir systématiquement minimisé les risques des programmes d’armement… Avec les conséquences que l’on connaît, notamment avec le dossier de l’EuroHawk, qui en plus d’avoir coûté cher, a induit une perte de capacité pour la Bundeswehr étant donné que cet appareil devait remplacer ses Bréguet Atlantic SIGINT (Signal Intelligence), retiré du service en 2010. En outre, certains matériels livrés ne correspondent pas toujours aux attentes des militaires allemands… « Nous exigeons de l’industrie de la défense qu’elle fournisse des équipements de qualité et fiable dans les délais », a ainsi prévenu Mme Von der Leyen.

Proche collaborateur de Thomas de Maizière, l’ex-ministre de la Défense,  Stéphane Beemelmans avait été maintenu à son poste après le départ de ce dernier pour l’Intérieur. Et cela, malgré l’affaire de l’EuroHawk. Fils d’un diplomate allemand et d’une enseignante française, il a particularité d’être également lieutenant de réserve de l’armée française.

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