Les jihadistes somaliens revendiquent une attaque contre le palais présidentiel, à Mogadiscio

Après avoir visé, le 1er janvier, un hôtel de Mogadiscio fréquenté par des responsables étrangers (11 tués) et, la semaine passée, un convoi des Nations unies (6 morts), les jihadistes somaliens appartenant aux milices shebab ont revendiqué une spectaculaire attaque contre le palais présidentiel, ce 21 février.

Le mode opératoire utilisé ne laisse d’ailleurs que peu doute sur l’identité des assaillants étant donné qu’il est la marque des groupes liés à al-Qaïda. Dans un premier temps, un kamikaze a lancé la voiture piégée qu’il conduisait contre le mur d’enceinte du bâtiment, puis des hommes armés, débarqués d’un second véhicule se sont immédiatement engouffrés dans la brèche ainsi ouverte.

Des échanges de tirs nourris ont ensuite été entendus jusqu’à 12H00 GMT. Le secteur a ensuite été bouclé par les forces de sécurité somaliennes et les troupes de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie.

« La situation est revenue à la normale, sous contrôle des forces de sécurité », a assuré Abdikarim Hussein Guled, le ministre somalien de la Sécurité nationale, lequel a indiqué que des terroristes avaient été tués, sans en préciser le nombre.

Le président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, déjà victime d’une tentative d’assassinat dès son arrivée au pouvoir, en 2012, puis d’une attaque contre son convoi, en septembre dernier, serait indemne.

« Le président vient de m’appeler pour dire qu’il n’était pas blessé », a ainsi affirmé, via Twitter, Nick Kay, le représentant spécial de l’ONU pour la Somalie, Nick Kay. Ce dernier a indiqué que l’attaque a « coûté la vie à plusieurs personnes ». Un membre du cabinet du Premier ministre et un ancien chef-adjoint des services de renseignements feraient parties des victimes.

Les miliciens shebab n’ont pas tardé à renvendiquer cet attentat. « Nos commandos ont attaqué le prétendu palais présidentiel pour tuer ou arrêter ceux qui sont à l’intérieur », a affirmé Aziz Abu Musab, un porte-parole. Selon lui, cet « assaut » est un message pour dire « qu’aucun endroit n’est sûr pour le gouvernement apostat ». Et d’ajouter : « L’aéroport, le soi-disant palais présidentiel, comme tout autre endroit en Somalie peuvent être attaqués suivant nos plans ».

Depuis 2011, les milices shebabs sont sur la défensive, après avoir été chassées de Mogadiscio, qu’elles contrôlaient en partie, par les troupes de l’AMISOM. Cependant, elles tiennent encore plusieurs secteurs de la Somalie et ont gardé une capacité de nuisance.

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