L’achat du drone Watchkeeper lié à celui du VBCI par les Britanniques?

Afin de remplacer ses drones tactiques Sperwer de l’armée de Terre, la France envisage d’acquérir des appareils Watchkeeper, produits par Thales UK, la filiale britannique du groupe français Thales. Dans le même temps, la British Army serait intéressée par l’achat de Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI) qui, conçus par Nexter et Renault Trucks Defense (RTD), est en service depuis 2008 au sein des forces terrestres françaises.

Bien évidemment, et étant donné que la coopération franco-britannique dans le domaine militaire a pris une nouvelle dimension depuis la signature des accords de Lancaster House en novembre 2010, disposer de matériels identiques est un atout en terme d’interopérabilité et permet de réduire les coûts de production et, sourtout, de soutien.

Lors de la présention du bilan 2013 de la DGA, le 18 février, le délégué général à l’armement, Laurent Collet-Billon, a laissé entendre que l’acquisition du drone Watchkeeper serait liée à celle du VBCI par les Britanniques.

L’évaluation de l’appareil conçu par Thales UK par la DGA a montré des « progrès sensibles » après avoir laissé les Français « un peu sur leur faim », a confié Laurent Collet-Billon. Mais, a-t-il poursuivi, « tout ça est en parallèle avec ce qui doit être fait dans l’évaluation du VBCI par le côté britannique et les marques d’intérêt que les Britanniques pourraient apporter à ce véhicule blindé ». Faut-il comprendre que ce sera du « donnant-donnant »?

Le DGA a ainsi rappelé que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait décidé « d’explorer une voie qui consiste à mettre en place tout ce qui permettrait l’acquisition du Watchkeeper et en regard de ça tout ce qui permettrait l’acquisition du VBCI par les Britanniques », notamment à l’occasion du sommet franco-britannique de Brize-Norton, organisé le 31 janvier dernier. « Après, on verra », a ajouté Laurent Collet-Billon.

A priori, cette approche du « donnant-donnant » a été celle qui a permis de décrocher la poursuite des études franco-britanniques portant sur le système de combat aérien du futur (SCAF), c’est à dire un drone de combat. Et cela, en échange du développement du missile anti-navire léger (ANL), attendu impatiemment par la Royal Navy alors que ce programme n’est pas une priorité pour la Marine nationale.

Reste la question de savoir quel drone tactique serait choisi pour l’armée de Terre si jamais le « deal » ne se fait pas, pour une raison x ou y. Un candidat sérieux, en l’occurrence le Patroller, dont l’ancien chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, « excédé par le lobbying de Sagem » ne voulait plus entendre parler parce qu’il « ne répond(ait) pas aux besoins de l’armée française »,  reste sur les rangs. La DGA « l’évalue en permanence », a confié M. Collet-Billon, pour qui cet appareil est « digne d’intérêt ».

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