L’Union européenne envisagerait d’envoyer un millier de soldats en Centrafrique

Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé, le 20 janvier, l’envoi d’une mission militaire en Centrafrique (EUFOR RCA/Bangui), suite à une demande adressée par le président Hollande, un mois plus tôt, lors d’un conseil européen dédié à la politique commune de défense et de sécurité.

Depuis, il a été décidé de confier le commandement de cette mission au général français Philippe Pontiès (la France étant nation cadre), que son quartier général serait situé à Larissa, en Grèce, qu’elle serait dotée d’un budget de 25,9 millions d’euros pour 9 mois et que ses effectifs s’éleverait à environ 500 hommes, avec pour tâche de sécuriser l’aéroport de Bangui.

Par ailleurs, son déploiement a été autorisé par le Conseil de sécurité des Nations unies car la résolution 2127, qui a permis à la France d’intervenir en Centrafrique pour faire cesser les exactions commises par les ex-Séléka et les milices anti-balaka, n’avait pas prévu d’opération européenne. Restait à attendre les contributions des Etats membres de l’UE.

Et, si l’on en croit la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, ce serait presque Byzance! « L’Union européenne envisage de déployer un millier de soldats en Centrafrique pour aider à rétablir l’ordre dans ce pays plongé dans le chaos », a-t-elle indiqué, le 14 février. La décision de porter les effectifs de l’EUFOR RCA/Bangui à 1.000 hommes au lieu de 500 pourrait être prise lors de la prochaine conférence dite de génération de force , qui doit avoir lieu le 27 février à Bruxelles.

Seulement, pour arriver à ces 1.000 hommes, très de précisions ont été officiellement données sur la nature des contributions et sur l’identité des pays qui envisageraient d’en apporter. Pour le moment, l’on sait que l’Estonie et la Finlande ont fait des propositions et que la Géorgie, pourtant non membre de l’UE, envisage de déployer à Bangui l’équivalent d’une compagnie. La Lituanie, qui assume la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de février, a annoncé l’envoi d’un avion de transport militaire ainsi qu’un détachement de 10 personnels pour soutenir l’opération française Sangaris. Aussi, il y a fort à parier que parmi ce millier d’hommes annoncés, une bonne partie sera affectée au soutien logistique. L’Allemagne a fait des propositions dans ce sens.

Selon des diplomates européens, la Pologne (qui a déjà fourni un C-130 Hercules), l’Estonie, la Lettonie, le Portugal et la  Roumanie auraient proposé des « contributions substantielles » à l’EUFOR RCA/Bangui. Mais là encore, les chiffres manquent à l’appel. Il est possible que Lisbonne et Bucarest se décident à participer à la composante de gendarmerie, qui, selon Mme Ashton, serait incluse à la mission européenne afin « de faciliter la coopération avec les forces locales de sécurité ».

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