Centrafrique : Nouvelle opération de désarmement dans le quartier de Boy Rabe, fief « anti-balaka »

Deux mois après une première mission de désarmement dans le quartier chrétien de Boy Rabe, à Bangui, les forces françaises de l’opération Sangaris et les troupes africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) en ont mené une seconde, ce 15 février.

L’opération de ratissage, décrite comme ayant été la plus importante depuis décembre, a commencé peu avant 6 heures sur un large périmètre du quartier. Elle a mobilisé environ 250 militaires.

Le quartier de Boy Rabe est un fief des miliciens anti-balaka, qui, après s’être opposés aux combattants de l’ex-coalition Séléka au pouvoir depuis mars 2013, se livrent à des exactions sur les populations musulmanes.

Il y a deux jours, leurs chef autoproclamés ont défié la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza, en affirmant que « faire la guerre au anti-balaka » revenait à « déclarer la guerre à la population centrafricaine ». En outre, ces derniers demandent le « cantonnement » des miliciens dont ils affirment être les représentants, ce qui reviendrait à les inclure dans le processus « Démobilisation, Désarmement, Réinsertion (DDR), qui prévoit une prise en charge financière.

Depuis le début de cette semaine, le ton s’est durcit à l’égard de ces miliciens, le commandant de l’opération Sangaris, le général Soriano, les ayant qualifiés de « principaux ennemis de la paix ». Et il n’est pas question, pour l’officier, de leur accorder ce qu’ils demandent, c’est à dire d’être cantonnés.

Cela étant, l’opération menée à Boy Rabe a permis, grâce à des fouilles faites maison par maison, à saisir quelques armes automatiques, des grenades, des machettes ainsi qu’un « grand nombre » de munitions. « Toutes les personnes chez qui des armes ont été saisies ont été identifiées et seront remises à la gendarmerie », a expliqué un gendarme camerounais de la MISCA.

Mais, a priori, l’un des objectifs de cette opération était d’interpeller Patrice Edouard Ngaissona, qui se prévaut de la qualité de « coordonnateur politique des anti-balaka ». Des blindés de la MISCA ont pris position autour de son domicile, gardé par une douzaine d’hommes armés. Seulement, l’oiseau avait quitté son nid… « Ils n’ont pas réussi à me prendre, j’étais sorti. Il faut qu’on me dise pourquoi on me cherche, a-t-il affirmé, selon l’AFP, précisant que 5 de ses proches avaient été arrêtés.

Par ailleurs, des détonations et des tirs d’armes automatiques ont été entendus au cours de cette opération. Pour le moment, leur origine n’a pas encore été précisée.

Aux environs de 10 heures, les véhicules de la Force Sangaris et ceux de la MISCA ont quitté le quartier de Boy Rabe, sous les huées des habitants qui, selon des témoins, ont scandé « cassez-vous ou on va s’occuper de vous! ».

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