Des travailleurs humanitaires enlevés dans le nord du Mali

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait savoir, le 10 février, qu’il était sans nouvelle depuis deux jours d’une de ses équipes partie en mission dans le nord du Mali.

« Ils étaient partis de Kidal pour regagner leur base à Gao lorsque nous avons perdu le contact, dans des circonstances que nous ignorons encore. Il est important de ne pas faire de spéculation, bien qu’aucune piste ne soit écartée », a déclaré Christoph Luedi, chef de la délégation du CICR au Mali.

L’équipe en question se compose de 4 membres, auxquels s’ajoute un vétérinaire appartenant à une autre organisation humanitaire. Tous sont de nationalité malienne.

Il n’a pas fallu attendre longtemps pour savoir ce qu’elle est devenue. Un responsable du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), l’un des trois principaux groupes jihadistes qui avaient occupé le nord-Mali jusqu’à l’intervention française lancée en janvier 2013, a affirmé avoir enlevé les 5 travailleurs humanitaires.

« Nous avons pris grâce à l’aide de Dieu un (véhicule) 4×4 des ‘ennemis de l’islam’ avec leurs complices », a-t-il affirmé à l’AFP. Et ce responsable a bien confirmé qu’il s’agissait bien des membres du CICR. « Ils sont en vie et en bonne santé », a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

Cette revendication vient alors que plusieurs habitants du secteur de Gao évoquent un retour du Mujao.

Ainsi, le 10 février, un responsable du gouvernorat de la région a affirmé que des dizaines de combattants présumés membres du groupe jihadiste avait « fait irruption » dans la localité de Djébock, à une cinquantaine de kilomètres de Gao. Selon cette source, ils étaient à la recherche d’un chef touareg.

La semaine passée, non loin de Djébock, précisément à Tamkoutat, près de 30 personnes appartenant à la tribu touareg des Imghad (favorable à Bamako) avaient été tuées par des Peuls, lesquels ont la réputation d’avoir rejoint en nombre les rangs du Mujao. L’on sait que les relations entre les deux communautés sont difficiles… Cependant, les autorités maliennes ont dénoncé des « actes terroristes » en évoquant ce massacre.

Dans un communiqué, les indépendantistes touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont accusé le groupe jihadiste d’être le responsable de ces exactions. Et de préciser que, « suite à ce massacre terroriste », ils avaient engagés une « course poursuite contre les assaillants »‘, en tuant 6 des leurs et en faisant 2 prisonniers « arabes ». Le reste du commando du Mujao aurait cependant réussi à fuir et à traverser la frontière du Niger.

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