M. Le Drian se dit préoccupé par le risque d’une partition de la Centrafrique

Quand des combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka prirent position à Sibut, il y a quelques jours, la présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba Panza y avait vu une de tentative de déstabilisation et des « velléités de sécession ». Depuis, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca), épaulée par un détachement français la Force Sangaris, a repris le contrôle de cette localité. Reste que l’idée d’une partition du pays est redoutée.

Et cela d’autant plus qu’elle est même ouvertement envisagée par des responsables de la Séléka, comme Abakar Sabone, un ancien proche de l’ex-président Djotodia, qui a même créé un « Mouvement pour l’indépendance du nord-est de la Centrafrique ». Il faut « diviser le pays en deux : nous rentrons au nord et ceux qui veulent rester au sud restent au sud, pour qu’il y ait la paix », a-t-il ainsi déclaré, en décembre, en présence de l’ex-numéro deux de la coalition, Nourredine Adam. Ce dernier, serait à la tête de 300 hommes « surarmés » et contrôlerait la localité de Bria, où se trouvent les mines de diamants, dans le nord-est du pays.

A ce propos, l’ambassadeur de France en Centrafrique, Charles Malinas, a expliqué dans les colonnes du Parisien, la semaine passée, que les « diamants centrafricains (…)  sont actuellement exploités de manière clandestine et exportés illégalement au profit des ex-séléka », avec deux conséquences : « cela alimente le trafic international des diamants, et l’Etat centrafricain n’a aucune recette fiscale liée à cette exploitation ».

Quoi qu’il en soit, les ex-Séléka ont quitté Bangui pour la plupart (un millier d’entre eux sont cantonnés dans 2 camps situés à la périphérie de la capitale) pour rejoindre leurs fiefs dans le nord-est, justement dans la zone de Bria jusqu’à Birao. D’où le risque, effectivement, d’une partition de la Centrafrique, qui inquiète le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

« Certains de ses dirigeants, à l’instar de Nourredine Adam, brandissent régulièrement la menace d’une partition de la RCA : si rien ne laisse à penser que celle-ci puisse intervenir aujourd’hui, le risque demeure, et je dois dire que cela me préoccupe », a-t-il ainsi admis devant les députés de la commission de la Défense, le 4 février.

« En réalité, c’est  le reflux des ex-Séléka vers le nord-est qui peut entraîner un risque de partition », a encore insisté M. Le Drian. Mais, a-t-il poursuivi, le Tchad « y est résolument opposé » et « cela pourrait même devenir un casus belli pour lui ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]