L’armée française met un terme à son activité opérationnelle au Kosovo

Suite à la normalisation des relations entre Belgrade et Pristina, peut-on réduire les effectifs de la KFOR, la force de l’Otan déployée au Kosovo depuis 1999? Pour ce qui concerne la France, la situation permet en tout cas d’y désengager ses troupes, fortes, depuis mars 2011, de 320 hommes, répartis entre un Escadron d’Eclairage et d’Investigation (EEI), actuellement armé par le 12e Régiment de Cuirassiers, et un élément de soutien. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’en était expliqué lors d’une audition devant la commission des Finances à de l’Assemblée nationale, en janvier.

« Nous allons nous désengager du Kosovo, dans la mesure où les conditions sécuritaires et politiques de ce pays ne rendent plus nécessaire une capacité de réaction rapide », avait-il en effet affirmé, confirmant ainsi une information qui circulait depuis quelques semaines. En fait, cette décision avait été prise en décembre, lors de la conférence de génération des forces de l’Otan.

Pour Paris, il n’est plus question de mobiliser des moyens pour des opérations extérieures « à dimension militaire faible » afin de se laisser des marges de manoeuvre pour intervenir sur les deux zones d’intérêt prioritaires qui sont l’Afrique, en particulier la bande saharo-sahélienne, et le golfe arabo-persique.

Ce mouvement a également des motivations financières. Pour rappel, la Loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit 450 millions d’euros par an pour financer les surcoûts des opérations extérieures. En cas de dépassement de montant, c’est la réserve de précaution ministérielle qui sera sollicitée, réserve abondée par chaque ministère en fonction de leur poids. Du coup, celui de la Défense y contribue pour des sommes importantes (650 millions en 2013).

Quoi qu’il en soit, et conformément, donc, à ce qui avait été annoncé par M. Le Drian, les forces françaises affectées au Kosovo ont mis un terme à leurs activités opérationnelles le 6 février et il n’y aura donc pas de 44e mandat de l’opération Trident. Une cérémonie officielle sera organisée pour marquer le départ des militaires français sera organisé samedi prochain. Le retrait se fera progressivement au cours du premier semestre 2014.

En 1999, la KFOR comptait 6.000 militaires français (et des chars Leclerc) sur 50.000 hommes déployés. Depuis, et en fonction de l’évolution de la situation, cet engagement a sans cesse été revu à la baisse. De 13.000 en 2009 (dont 760 Français), les effectifs ont été ramenés à 5.800 en 2011.

La dernière mission des forces françaises a été effectuée le 29 janvier par l’EEI du 12e Cuirassiers. Elle a consisté en une patrouille menée conjointement avec l’armée serbe le long de la ligne admninistrative (ABL, pour administrative bordeline) séparant la Serbie et le Kosovo.

« Partis en VBL et en P4 de Camp Cabra (au nord du Kosovo), l’EEI a poursuivi sa patrouille à pieds dans des chemins de montage. Aucun incident n’a été signalé, l’observation tactique n’a pas révélé de tension particulière entre Serbes et Kosovars », a souligné l’Etat-major des armées (EMA).

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