La Corée du Nord termine des travaux d’agrandissement d’un site de lancement de missiles

« Je pense que la Corée du Nord aura développé un missile intercontinental dans cette période de temps ». Cette phrase, prononcée en janvier 2011 par Robert Gates, alors qu’il était à la tête du Pentagone, ne manquait pas d’audace étant donné que les tirs nord-coréens de fusées – interdits dans la mesure où les technologies impliqués servent aussi dans le développement d’engins balistiques – ne se s’étaient guère montrés concluants.

Depuis, Pyongyang a accompli des progrès, en réussissant, en décembre 2012, à mettre sur orbite le satellite Kwangmyongsong 3 après avoir lancé une fusée Unha-3. Mais selon des experts sud-coréens, il s’était en fait agi d’un essai de missile intercontinental d’une portée théorique de 10.000 km et conçu avec des éléments obtenus en Chine et dans 4 pays européens non précisés pour des « raisons diplomatiques ».

Cela étant, les informations révélées par l’institut américano-coréen de l’Université John-Hopkins, via le site 38 North, semblent confirmer l’estimation faite par Robert Gates il y a 3 ans. Se basant sur des images satellites transmises par DigitalGlobe, Inc, il a en effet indiqué que la Corée du Nord est en passe de terminer l’agrandissement de son site de lancement de missile situé  Sohae, dans l’ouest du pays.

Selon l’institut, le pas de tir a été surélevé afin de pouvoir accueillir des engins de 50 mètres, c’est à dire 70% plus longs que l’Unha-3 lancée en décembre 2012. D’où la confirmation que la Corée du Nord développe actuellement une fusée plus imposante, et donc plus puissante, avec une portée accrue. Un nouveau prototype, l’Unha-9, avait effectivement été présenté en 2012 par Pyongyang. Certaines sources évoquent un lancement au cours de cette année. Ou du moins pas avant mars ou avril, date à laquelle est estimée la fin des travaux à Sohae.

Quoi qu’il en soit, les progrès en la matière accomplis par la Corée du Nord, qui mène en parallèle un programme nucléaire à vocation militaire (un 3e essai avait été réalisé quelques semaines après le lancement de la fusée Unha-3), justifient la restructuration de la défense antimissile américaine, annoncée en mars 2013. Cette dernière vise à déployer sur la façade ouest des Etats-Unis, d’ici 2017, 14 missiles intercepteurs basés à terre (GBI – Ground Based Interceptor) supplémentaires, en plus des 30 déjà installés à Fort Greely (Alaska) et à Vandenberg (Californie).

« Les annonces publiques retentissantes de la Corée du Nord soulignent le besoin pour les Etats-Unis de continuer à prendre des mesures de précaution pour mettre en échec tout ICBM nord-coréen futur », avait alors fait valoir James Miller, le numéro trois du Pentagone. Voire même tout missile venant de Chine…

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