L’Etat islamique en Irak et au Levant désavoué par al-Qaïda en Syrie

Le commandement central d’al-Qaïda, basé au Pakistan, a désavoué l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), l’organisation jihadiste active en Syrie et en Irak, où elle a récemment pris le contrôle des villes de Falloujah et de Ramadi, à 60 km de Bagdad.

« Al Qaïda annonce qu’elle n’a pas de liens avec l’EIIL (…) Il ne s’agit pas d’une branche d’Al Qaïda, il n’a pas de relation opérationnelle avec elle et elle n’est pas responsable de ses actes », est-il affirmé dans un communiqué diffusé le 2 février par plusieurs sites Internet de la mouvance jihadiste.

Pour le commandement d’al-Qaïda, le seul mouvement « autorisé » en Syrie est le Front al-Nosra. Son chef, Ayman al-Zawahiri, qui a succédé à Oussama ben Laden, l’avait déjà affirmé en novembre dernier. Plus précisément, il avait ordonné aux deux organisations de coopérer tout en confiant à Abou Mohammed al Golani (le chef du front al-Nosra) de mener des opérations sur le territoire syrien et à enjoint Abou Bakr al-Bagdadi, le chef de l’EIIL, de s’occuper de l’Irak.

Outre l’idéologie qu’ils partagent, al Golani et al-Baghdadi ont un autre point commun : celui d’avoir été les protégés d’un certain Abou Moussab al-Zarakoui, tué par une frappe américaine en Irak, en juin 2006, après avoir planifié de nombreuses attaques. D’ailleurs, le commandement d’al-Qaïda avait reproché ce dernier de s’en prendre aux chiites.

Cela étant, depuis novembre 2013, l’EIIL est en lutte contre les groupes rebelles islamistes syriens qui lui reprochent ses vues hégémoniques et ses nombreuses exactions. De violents combats entre eux ont éclaté en janvier dernier. Selon  l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), proche de l’opposition syrienne, ces affrontements auraient fait plus de 1.400 tués.

Dans son communiqué, le commandement d’al-Qaïda lance à un nouveau un appel à un arrêt immédiat des combats entre les groupes jihadistes et invite ces dernier à régler leurs problèmes « entre eux et non à travers les médias ».

Avec ce nouvel appel, al-Qaïda compte mettre un terme à la rivalité entre l’EIIL et le Front al-Nosra, qui se disputent le leadership dans la région. En avril, l’organisation d’al-Baghdadi avait annoncé la fusion avec le Front al-Nosra. Ce que dernier avait démenti par la suite.

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