Un ancien général canadien placé en détention à Kaboul

En 2010, tout allait bien pour le brigadier-général Daniel Ménard. Chef des forces opérationnelles interarmées canadiennes en Afghanistan (JFT-Afg) et promis à prendre le commandement de la Force terrestre du Québec à son retour de mission, il avait été sanctionné pour avoir entretenu une liaison intime avec une subordonnée.

Cette affaire avait été sortie après un incident révélé par le journaliste Michael Yon. L’officier canadien avait en effet tiré accidentellement deux « rafales » avec son arme sur la base de Kandahar. Il s’en était fallu de peu pour éviter un drame, les balles ayant manqué de peu un groupe de 10 soldats et 2 hélicoptères Blackhawk. Une amende de 3.500 dollars canadiens lui avait infligée pour « négligences » par une cour martiale.

Depuis, le brigadier-général Ménard a quitté l’uniforme pour devenir, en novembre 2011, directeur général pour l’Afghanistan de l’entreprise de sécurité GardaWorld. En poste à Kaboul, donc, l’ancien officier a été arrêté le 12 janvier dernier après une réunion avec les autorités afghanes.

« Nous avons un problème et nous aimerions que vous veniez avec nous pour clarifier les choses », lui auraient dits 2 fonctionnaires afghans, selon le porte-parole de la société. Les raisons qui ont conduit à l’arrestation de l’ex-général ne sont pas claires.

D’après GardaWorld, il s’agirait d’un « malentendu administratif » concernant la licence autorisant l’entreprise à opérer en Afghanistan. Ce n’est pas impossible, les autorités afghanes étant pointilleuses avec les sociétés de sécurité privées. Mais pour le chef de la police de Kaboul, le général Zaher Zaher, cité par The Globe and Mail, il est question de « trafic d’armes ».

Du côté d’Ottawa, l’on n’a pas souhaité confirmer l’identité du ressortissant canadien détenu à Kaboul. « Les services consulaires sont informés », a-t-on fait valoir, sans donner plus de précisions.

Cela étant, l’ex-brigadier général Ménard pourrait être libéré dans les prochains jours. Selon la presse canadienne, un haut responsable du ministère afghan de l’Intérieur l’aurait approuvée. Seulement, il faut qu’une ordonnance soit signée, chose qui n’a pas pu être possible pour le moment.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]