Mme Merkel précise la position de l’Allemagne en matière d’intervention extérieure

Beaucoup de choses ont été dites à propos de la réticence supposée de l’Allemagne à participer à des interventions militaires extérieures. Le débat a notamment rebondi à l’occasion des opérations françaises au Mali et en République centrafricaine. Pour ces dernièrs, Berlin a proposé un soutien logistique, sans aller plus loin. Et d’ailleurs, il n’était pas possible de faire autre chose, sauf à ne pas respecter le droit international (la résolution 2127 sur la Centrafrique, votée le 5 décembre 2013, donnait un mandat à la France et à la MISCA, et personne d’autre, pour intervenir militairement).

Cela étant, le nouveau ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a plaidé pour un engagement plus important de l’Allemagne dans la résolution des conflits internationaux, compte-tenu de l’importance et du poids économique du pays. Une position que n’est pas loin de partager son homologue à la Défense, Ursula von der Leyen.

Idem pour le président de la commission de Défense du Bundestag, Hans-Peter Bartels. « Face à des conflits et des guerres civiles que l’on ne peut pas ignorer, cela ne nous servira à rien de compter sur les Américains ou les Chinois… Ce sont les Européens qui doivent venir à l’aide de leur continent voisin », a-t-il affirmé.

Lors de sa déclaration de politique générale, le 29 janvier, la chancelière allemande, Angela Merkel, a précisé la position de Berlin en la matière, après avoir rappelé que la Bundeswehr est déjà engagée dans plusieurs missions extérieures, que ce soit au Kosovo (KFOR), au large du Liban (Finul) et des côtes somaliennes (Atalante), en Afghanistan (ISAF), ou bien encore au Mali (mission de formation européenne de l’armée malienne).

« Nous ne voulons pas seulement poursuivre, mais aussi renforcer le mandat de formation des forces militaires au Mali », affimé Mme Merkel. « A cela s’ajoute la question de savoir comment l’Allemagne peut éventuellement aider la France, notre alliée, dans la mission de transition de l’Union européenne en Centrafrique », a-t-elle ajouté. Et d’insister : « Je dis bien éventuellement » car « il ne s’agit pas d’une mission de combat allemande, mais de notre capacité à sauver et à traiter des blessés ».

« Pour nous, a poursuivi la chancelière,  la règle est : aucun conflit ne peut être résolu par la seule solution militaire. La politique étrangère allemande est la mise en réseau des capacités civiles et militaires ».

Reste que l’opinion publique allemande est majoritairement hostile à une plus grande participation de l’Allemagne à des opérations à l’étranger. Alors qu’il est question d’une hausse relativement sensible des effectifs de la Bundeswehr au sein de l’EUTM Mali afin de soulager les forces françaises, un sondage réalisé pour la chaîne de télévision publique ARD indique que 61% des personnes interrogées sont contre une intervention plus importante de l’armée allemande dans les régions en crise.

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