Le dernier sommet franco-britannique sur la défense s’inscrit dans la continuité des accords de Lancaster House

La rencontre entre le Premier ministre britannique, David Cameron, et le le président Hollande, ce 31 janvier, sur la base de Brize Norton, n’a pas donné lieu à de nouvelles annonces en matière de coopération militaire entre les deux pays. En fait, il s’est surtout agi de confirmer certaines mesures prises dans la foulée des accords de Lancaster House, il y a maintenant un peu de trois ans.

Ainsi, le projet d’un drone de combat franco-britannique (Système de combat aérien futur, SCAF) va se poursuivre. En juillet 2012, Londres et Paris avaient convenu de financer des études préliminaires, à hauteur de 13 millions d’euros, et de les confier à BAE Systems et Dassault Aviation.

Désormais, il est question d’aller encore plus loin car le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et son homologue britannique, Philip Hammond, ont signé une lettre d’intention officialisant le lancement de nouvelles études, portant cette fois sur la faisabilité de ce programme. Une enveloppe de 145 millions d’euros sur 3 ans sera débloquée à cette fin. Ce projet de drone de combat rassemble BAE Systems et Dassault Aviation, ainsi que leurs partenaires habituels, comme Thales, Safran, Rolls-Royce et Selex.

Ce programme devrait bénéficier des travaux réalisés par Dassault Aviation et BAE Systems en la matière. Le constructeur français travaille depuis 2006, en coopération avec plusieurs partenaires européens, sur le démonstrateur de drone furtir nEUROn, lequel a effectué son premier vol en décembre 2012. De son côté, l’industriel britannique met au point le Taranis, lequel aurait effectué son vol inaugural l’an passé.

L’annonce du lancement de ces études a réjouit Dassault Aviation, pour qui « ces travaux contribueront à maintenir au meilleur niveau mondial les compétences technologiques en matière d’aéronautique de défense » et « bénéficieront in fine à l’ensemble du tissu industriel (ndlr, français), y compris les PME ».

Parmi les autres accords conclus lors de ce sommet franco-britannique, celui concernant le missile anti-navire léger (ANL) était attendu. Un mémorandum d’entente (MoU) a été signé entre les deux parties et un contrat devrait être notifié prochainement à MBDA pour un montant de 575 millions d’euros. Les Britanniques montrèrent quelques signes d’impatience, en 2012, devant l’indécision française sur ce dossier. Il faut dire que Paris attendait les conclusions de son Livre blanc sur la défense pour avancer.

Un contrat d’une dizaine de millions d’euros a également été signé dans le domaine de lutte contre les mines navales. Il est question de mettre au point un véhicule sous-marin capable de localiser et de neutraliser ce type de munitions.

Au niveau opérationnel, il a été convenu de continuer le développement d’une Force terrestre commune projetable (Combined Joint Expeditionary Force, CJEF), composée de deux brigades. Cette denière devra être opérationnelle d’ici 2016. Enfin, il est également prévu d’envoyer des pilotes français d’A400M au Royaume-Uni pour préparer l’arrivée de cet appareil au sein de la RAF. Et vice-versa, mais pour l’A330 MRTT.

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