L’Irak souhaite commander des hélicoptères d’attaque AH-64 Apache auprès des Etats-Unis

Depuis le début de l’année, les jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont lancé une offensive dans la province irakienne d’Al-Anbar, prenant le contrôle des villes de Falloujah et de Ramadi, à 60 km à l’ouest de Bagdad. Le gouvernement irakien tente, en vain jusqu’à présent, de reprendre la situation en main. Et il s’ajoute à cela des attentats perpetrés quasi quotidiennement, ce qui fait que le pays renoue avec des niveaux de violence qu’il n’avait pas connu depuis 2008.

L’on pouvait s’attendre à une telle évolution de la situation, dans la mesure où les forces armées irakiennes manquent de moyens, notamment aériens. Et cela depuis le retrait d’Irak des troupes américaines, en décembre 2011, Bagdad ayant refusé de signer un accord qui aurait permis leur maintien.

L’équipement de l’armée irakienne est donc une priorité. L’automne dernier, le Premier ministre, Nouri al-Maliki, avait obtenu, après des Etats-Unis, la livraison de drones ScanEagle et de missiles Hellfire (utilisés par des avions AC-208 Cessna Caravan), dans l’attente de 18 avions de combat F-16 d’ici septembre 2014. Mais il n’était alors pas question pour Washington de céder à la demande du chef du gouvernement irakien concernant l’achat d’hélicoptères d’attaque AH-64 Apache.

Mais l’offensive d’EIIL dans la province d’Al-Anbar a fait changer d’avis à Washington. Notamment la conquête par les jihadistes de la ville de Falloujah, où les troupes américaines menèrent de dures combats en 2004.

Ainsi,  l’agence de coopération de défense et de sécurité (DSCA) du Pentagone, chargée des ventes d’armes à l’étranger, a notifié au Congrès, avec avis favorable, une commande de 24 hélicoptères Apache pour 4,8 milliards de dollars. Le contrat porte également sur des pièces détachées, divers équipements ainsi que sur 480 missiles Hellfire supplémentaires pour 82 millions de dollars..

« Cette proposition de vente soutient les intérêts stratégiques des Etats-Unis en fournissant à l’Irak des moyens essentiels pour se protéger contre les menaces terroristes et conventionnelles et améliorer la protection des infrastructures pétrolières clés », a fait valoir la DSCA.

Dans un projet séparé de contrat, également notifié au Congrès par la DSCA, il est également question de louer à l’Irak 6 autres AH-64 Apache pour un montant de 1,37 milliard de dollars. Il s’agit de permettre ainsi à l’armée irakienne « débuter l’entraînement opérationnel et de maintenance » dans l’attente des 24 exemplaires commandés. A priori, ces appareils ne seraient donc pas destinés à être utilisés dans les opérations en cours à Falloujah et Ramadi.

Le Congrès dispose désormais d’un délai de 30 jours pour éventuellement s’opposer à ces projets concernant l’Irak. Si tel n’est pas le cas, alors les contrat pourront êtres conclus. Pour rappel, entre 2005 et 2013, les Etats-Unis ont fourni à Bagdad pour plus de 14 milliards de dollars d’équipements et de matériels militaires à Bagdad.

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