Nouvelle coupe dans les effectifs des forces armées britanniques

Dans le cadre des restructurations annoncées en 2010, une dernière vague de suppression de postes au sein des forces armées britanniques a été annoncée le 23 janvier par le ministère de la Défense (MoD).

Ainsi, 70 postes de médecins et de dentistes seront supprimés au sein de la Royal Air Force. La Royal Navy s’en tire mieux, avec 10 emplois en moins. Aussi, la British Army aura à supporter l’essentiel de cette nouvelle déflation d’effectifs, avec la suppression de 1.425 postes.

La Brigade des Gurkhas, qui a déjà été diminuée lors d’annonces précédentes, perdra à nouveau 350 hommes, soit près du quart de l’effort demandé. Ces soldats d’origine népalaise, servent au sein de la British Army depuis 1815. Malgré des faits d’armes incontestables (45.000 tués au cours des deux guerres mondiales, engagement sans faille en Afghanistan et en Irak), ils ont dû attendre 2004 pour qu’une loi les autorise à s’établir au Royaume-Uni à l’issue de leur temps de service. Une campagne en faveur de ce nouveau droit avait été soutenue, à l’époque, par le Premier ministre David Cameron, alors dans l’opposition.

Au terme de la réforme entreprise il y a près de 4 ans, la British Army ne comptera plus que 82.000 hommes. Il faut remonter à la guerre des Boers pour retrouver un tel format… Ce sont donc plus de 20.000 postes qui auront été supprimés au cours de cette période.

Pour compenser, il a été prévu de recruter 30.000 réservistes. Seulement, un rapport diffusé l’automne dernier a émis des doutes sur la capacité de la British Army d’atteindre cet objectif. Tout simplement parce que le nombre de recrues est insuffisant.

« La British Army ne réussit pas actuellement à attirer et à recruter suffisamment de personnels de réserve. Les données chiffrées de la réserve pour le premier trimestre sont décevantes. Si cela continue,elle ne réalisera pas ses objectifs de flux de recrutement à la fois pour cette année et l’an prochain », y était-il écrit.

Cela étant, pour Robert Gates, l’ancien chef du Pentagone, l’ampleur des coupes budgétaires subies par les armées britanniques font que ces dernières ne peuvent plus être considérées comme étant « un partenaire à part entière » des forces américaines.

« Nous avions toujours pu compter, de ce côté de l’Atlantique, sur les forces britanniques, qui disposaient de capacités sur un spectre complet pouvant soutenir nos propres forces. », a-t-il déclaré à la BBC, la semaine passée. « Avec les réductions assez importantes dans les dépenses militaires britanniques, ce que nous constatons, c’est qu’elles n’auront plus les capacités sur un spectre complet et donc, celle d’être un partenaire à part entière comme elles l’ont été dans le passé », a-t-il ajouté.

Cette évidence n’en est pas une pour le Premier ministre David Cameron, pour qui Robert Gates a tout faux. L’armée britannique reste en « première division », selon lui. Un exploit, donc, en ayant perdu des avions de patrouille maritime, taillé dans les effectifs des forces terrestres, diminué le nombre d’appareils de combat et de navire en service et l’on en oublie…

« Comme les États-Unis, le Royaume-Uni a dû prendre des décisions difficiles sur les dépenses de défense, mais nous avons encore le quatrième budget de la défense dans le monde et des forces armées les mieux formés et les mieux équipés en dehors de celles des États-Unis », a affirmé un porte-parole du MoD, en réaction aux propos de Robert Gates.

Expliquer que des forces diminuées et disposant de capacités amoindries sont toujours aussi efficaces par le passé, et cela, à l’encontre de ce que peuvent dire les spécialistes de la question, relève soit de l’aveuglement, soit de la méthode coué, soit la langue de bois. Ou des trois à la fois.

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