Troubles de stress post-traumatique : Premier bilan pour le numéro « Ecoute Défense »

A la fin 2012, 550 militaires français étaient suivis par le Service de santé des armées (SSA) pour des troubles de stress post-traumatique (PTSD), causés par la tension nerveuse continue subie lors d’un déploiement sur un théâtre d’opération, la perte d’un camarade ou bien encore la vision de scènes difficilement soutenables. Ces derniers se traduisent par des comportements addictifs et/ou suicidaires, de l’irritabilité et des cauchemars.

Mais pour le SSA, le nombre de militaires affectés par ces PTSD est très probablement plus élevé.  » partir du moment où l’intensité des combats auxquels a participé l’armée française s’est développée, le nombre de nos soldats qui ont pu être traumatisés psychiquement a arithmétiquement augmenté » avait expliqué le médecin-général Jean-Paul Boutin, lors d’un colloque portant sur cette question, organisé au Val-de-Grâce.

Le problème est que beaucoup d’entre eux hésitent à en parler, que ce soit pour éviter d’être jugés par les autres ou par crainte d’être déclarés inaptes à exercer leur métier. Aussi, un numéro d’appel national, « Ecoute Défense » a été mis en place en janvier 2013 afin de permettre de joindre anonymement et dans la plus stricte confidentialité un psychologue du SSA 24h/24, 7 jours sur 7. Cela, dans le cadre de mesures annoncées par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, visant à améliorer la détection de ces PTSD, reconnus comme blessure de guerre depuis 1992.

Un an plus tard, l’heure est à un premier bilan. Ainsi, le numéro 08.08.80.03.21 a reçu 330 appels au total, dont 54%  ont porté sur un état de stress post-traumatique (soit 178 cas).

Plus de 80% de ces appels ont concerné des militaires de l’armée de Terre, qu’ils soient encore en activité ou non. Ainsi, 5% des personnes souffrant de PTSD ayant appelé « Ecoute Defense » sont des anciens des guerres d’Indochine et d’Algérie. Mais au final, les théâtres d’opération les plus cités sont, sans surprise, l’Afghanistan, les Balkans et le Mali.

Signe tout de même qu’il n’est pas évident pour des militaires de se confier même anonymement, 47% des appels ont été passés par des membres de leur famille ou des proches, qui cherchent des informations et une orientation vers des soins.

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