Bangui : Violences près d’un camp de l’ex-Séléka

A peine élue présidente par intérim de la République centrafricaine, Catherine Samba Panza a fait connaître son intention « de rencontrer les groupes armés » et de « les écouter », car, a-t-elle ajouté, « si des gens ont pris les armes, c’est qu’il y a une raison ».

Cette élection, qui a eu lieu dans la foulée de la démission de Michel Djotodia, porté au pouvoir par la coalition rebelle de la Séléka à dominate musulmane, a été saluée par les adversaires de ces derniers, à savoir les milices chrétiennes d’auto-défense anti-balaka. Seulement, rien ne dit que changer la tête du pouvoir permettra de mettre un terme au cycle « exactions/représailles » et donc aux violences commises par les deux camps.

Pour le moment, en tout cas, c’est encore loin d’être le cas. Ainsi, ce 22 janvier, des affrontements ont eu lieu aux abords du camp militaire Kasaï, qui, située près du centre-ville de Bangui, appartient aux ex-rebelles.

Ces violences, qui ont a priori éclaté au cours de la nuit, ont opposé des civils et des combattants de l’ex-Séléka. Il a été rapporté que « quelques tirs ont été entendus », jusqu’à l’intervention des militaires français de l’opération Sangaris. Selon un témoin dont les propos ont été rapportés par l’AFP, la tension était « encore très vive » dans le quartier. Aucun bilan de ces affrontements n’a pu encore être établi.

Par ailleurs, selon Reuters, une source militaire française a précisé que des éléments de la Force Sangaris avaient été « engagés dans des affrontements dans la nuit de mardi à mercredi, après avoir été attaqués par des hommes non identifiés ». Près de l’ambassade de France, une foule de chrétiens s’est rassemblée pour dénoncer la poursuite des attaques de l’ex-Séléka.

Au nord de Bangui, précisément dans le secteur PK-13, des actes de pillages ayant visé des commerces et des maisons ont été commis. Là, ce sont des militaires rwandais appartenant à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), la force déployée sous l’égide de l’Union africaine, qui sont intervenus pour tenter de calmer les esprits.

Toujours dans le nord capitale centrafricaine, une douzaine de corps ont été trouvés ces derniers jours par les militaires français dans le secteur PK12. « Un signalement a été fait aux organisations internationales compétentes », a indiqué une source du ministère français de la Défense. « Le Bureau international des Nations unies en Centrafrique (Binuca) a notamment été informé », a-t-elle ajouté.

Dans le reste du pays, des actes de violences – qui tendent à déborder du territoire centrafricain – sont également signalés. « Ces derniers jours, les volontaires de la Croix-Rouge centrafricaine ont ainsi inhumé plus d’une soixantaine de corps dans les localités de Bossembélé, Boyali et Boali, d’où le CICR a également évacué 29 blessés », a fait savoir l’ONG, ce 22 janvier. Enfin, le Cameroun a fait état de combats entre ex-Séléka et miliciens anti-balaka, notamment près de la ville de Garoua-Boulai. Les corps de 7 combattants ont ainsi été retrouvés en territoire camerounais.

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