L’Union européenne approuve l’envoi d’une mission militaire en Centrafrique

L’Europe « ne peut pas laisser la France seule » en Centrafrique, a affirmé, dans un publié le 19 janvier par le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung, Frank-Walter Steinmeier, le nouveau chef de la diplomatie allemande. Car, pour ce dernier, les intérêts européens sont en jeu « quand en Afrique noire et subsaharienne menacent l’instabilité, les déportations et le terrorisme, dont les conséquences débordent en Europe ».

Et l’Union europénne ne laissera pas la France seule en République centrafricaine puisque les ministres des Affaires étrangères de ses Etats membres ont approuvé à l’unanimité, ce 20 janvier, un concept de gestion de crise et le lancement d’une mission militaire qui viendra en appui de l’opération française Sangaris ainsi que des troupes africaines de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique).

Le principe de cette mission militaire européenne avait déjà été validé, la semaine passée, par les ambassadeurs des pays membres en charge des questions de sécurité, sur la base d’options présentées par le Service européen pour l’action extérieure, conformément à ce qui lui avait été demandé à l’issue du Conseil européen sur la politique de sécurité et de défense commune du 19 décembre dernier.

« Ce que je souhaite est qu’il y ait, politiquement, une présence de l’Europe. Qu’on ne dise pas : ‘la France est seule’. C’est important pour l’Europe », avait affirmé, à cette occasion, le président Hollande.

Dans cette affaire, Paris a cherché le soutien de ses partenaires européens quelques jours après le lancement de l’opération Sangaris, notamment afin de pouvoir en partager le coût financier via les mécanismes de financement de l’UE. Et cela en allant même jusqu’à brusquer les choses étant donné que le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait annoncé, à l’Assemblée, l’envoi de troupes de pays européens qui, manifestement, étaient les derniers à être au courant…

Reste désormais à préciser les modalités de cette mission militaire européenne, laquelle devrait se concentrer sur la protection de l’aéroport de Bangui, point névralgique de la capitale centrafricaine, ainsi que la nature des besoins en moyens et en effectifs. A priori, la France sera la nation-cadre de cette opération.

Autre point important, et non des moindres, il s’agit également d’identifier quels seront les pays européens qui contribueront à cette mission, qui devrait disposer entre 500 et 1.000 hommes. L’Estonie a déjà fait savoir qu’elle était prête à déployer 55 militaires (un peloton d’infanterie et une unité de soutien). La Belgique avait indiqué, en décembre, qu’elle n’était pas opposée à fournir une aide dans une cadre européen.

Quant à l’Allemagne, il ne faudra pas compter sur elle pour envoyer des troupes de combat en Centrafrique. C’est, du moins, ce qu’a indiqué Frank-Walter Steinmeier, dans son entretien au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung. Comme au Mali, où elle a engagé 3 Transall C-160 au profit de la Minusma (mission des Nations unies) et des instructeurs au sein de l’EUTM Mali, elle pourrait apporter un soutien logistique.

Autre détail important : la résolution 2127, qui a autorisé l’opération Sangaris et l’engagement de la MISCA, ne donne aucun rôle militaire à l’UE. Par conséquent, il faut un accord du Conseil de sécurité pour permettre le déploiement de cette mission européenne. Ce qui devrait être fait, a priori, le 22 janvier.

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