La Pologne a augmenté ses dépenses militaires de 2%

Le budget polonais de la Défense ne sera finalement pas affecté par des mesures d’austérité qui étaient dans l’air après un ralentissement économique et des rentrées fiscales moins bonnes que prévues en 2013. Ainsi, pour cette années, les dépenses militaires consenties par Varsovie atteindront 32 milliards de zlotys (7,7 milliards d’euros), soit une hausse de 2% par rapport à l’an passé. Il s’agit de la somme la plus importante depuis la fin de guerre froide.

Par rapport à beaucoup d’autres pays de l’Union européenne, l’économie polonaise se porte plutôt bien, ce qui facilite évidemment les choses. Ainsi entre 2008 et 2011, le pays a enregistré une croissance cumulée de 15,8%, soit la plus forte d’Europe, avec une balance commerciale en excédent.

La Pologne a lancé un vaste plan de modernisation de ses forces armées, ce qui passe bien évidemment par l’acquisition de nouveaux matériels. En 2014, une enveloppe de 8,16 milliards de zlotys y sera consacrée afin de financer 14 programmes d’équipement.

D’ici 2022, les forces armées polonaises disposeront de nouveaux hélicoptères, d’un système de défense antimissile, de sous-marins et de drones. Il est également question de muscler ses capacités blindées avec l’acquisition de 120 chars Leopard d’occasion auprès de l’Allemagne (pour 200 millions d’euros). L’industrie locale de l’armement sera également sollicitée pour fournir des véhicules blindés (Rosomak) ainsi que des obusiers (Huta Stalowa Wola).

L’année passée, la Pologne a commandé 3 nouveaux chasseurs de mines ainsi qu’un patrouilleur. Tous fabriqués par des chantiers navals locaux. La modernisation d’une frégate de classe Oliver Hazard Perry (ex-USS Clark dans l’US Navy, cédée en 2000 par les Etats-Unis) a été décidée pour la prolonger au-delà de 2025. Enfin, un contrat portant sur la livraison de 8 avions d’entrainement M-346 a été attribué, en décembre, au constructeur italien Alenia Aermacchi.

Au total, ce plan de modernisation des forces polonaises devrait coûter 139 milliards de zlotys (33,5 milliards d’euros) d’ici 2022. L’argent qui ne sera pas dépensé cette année pour acquérir des équipements sera placé dans un fonds de réserve afin de se prémunir éventuellement contre un retour de fortune.

Par ailleurs, la Pologne a redéfini ses priorités en matière de défense. Ainsi, le 15 août dernier, le président polonais, Bronislaw Komorowski, a indiqué qu’il ne serait plus question pour Varsovie de participer à des opérations coûteuses à l’étranger, comme cela fut le cas en Irak et l’est encore en Afghanistan (où le retrait polonais sera d’ailleurs accéléré) afin de se recentrer sur la défense nationale et l’acquisition de nouveaux matériels.

L’objectif est de poursuivre une politique de défense qui « ne dépasse pas les capacités de Pologne, les intérêts et les besoins polonais », a déclaré M. Komorowski. Et d’ajouter : « [Nous voulons] mettre fin à une politique expéditionnaire de l’envoi de nos troupes de l’autre côté du monde « . Les financements destinés à ces missions militaires à l’étranger devraient être intégralement réinvestis pour moderniser les forces armées.

Voilà donc pourquoi la Pologne est réticente à envoyer des troupes en Centrafrique, malgré les déclarations de quelques responsables français. Le soutien de Varsovie à l’opération française Sangaris s’est jusqu’à présent limité à l’envoi d’un avion de transport. Peut-être que les dirigeants polonais iront plus loin à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, le 20 janvier, au cours de laquelle le principe d’une mission militaire européenne en République centrafricaine devrait être accepté.

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