Un homme arrêté aux Etats-Unis pour avoir tenté de transmettre des informations sur le F-35 à l’Iran

L’an passé, l’ex-président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, présentait en grande pompe l’avion Qaher-313, décrit comme étant un appareil furtif figurant parmi « les plus avancés du monde ». Seulement, l’examen attentif des clichés diffusés à cette occasion laissèrent plutôt à penser qu’il s’agissait au mieux d’une farce, au pire, d’une  opération d’intoxication mal montée.

Pour autant, il semblerait que l’Iran s’intéresse aux avions furtifs. Du moins, c’est ce que laisse présager cette affaire dans laquelle est impliqué Mozaffar Khazaee, un citoyen américain d’origine iranienne de 59 ans. Ce dernier a en effet été interpellé le 9 janvier dernier à l’aéroport de Newark (New Jersey) alors qu’il s’apprêtait à s’envoler vers Téhéran, via Francfort, avec en sa possession de la documentation technique concernant le F-35 Lightning II, en cours de développement chez Lockheed-Martin.

« Il tentait d’envoyer en Iran des documents liés au programme de Joint Strike Fighter (JSF) F-35 de l’US Air Force et aux moteurs de chasseurs volés à des industriels de la défense chez qui il avait travaillé », a ainsi affirmé la justice américaine.

En fait, Mozaffar Khazaee était dans le collimateur depuis novembre dernier, plus précisément quand deux grosses caisses supposées contenir des « biens ménagers » et envoyées par camion par ses soins depuis le Connecticut, où il réside, furent interceptées par les douaniers à Long Beach (Californie). Cette cargaison devait alors être embarquée à bord d’un navire en partance pour Hamadan, en Iran.

Or, les deux caisses en question ne contenaient pas de robots ménagers mais « de nombreuses boîtes de documents remplies de manuels techniques » ainsi que « des diagrammes et des plans du moteur » du F-35. Soit plusieurs milliers de pages estampillées « ITAR », c’est à dire interdites de toute communication sans autorisation spéciale.

Comment cet homme a-t-il pu mettre la main sur ce type de documents? Tout simplement en les subtilisant à son employeur, à savoir Pratt&Whitney. Si le nom du motoriste n’est pas cité dans la procédure, il a toutefois reconnu avoir compté Mozaffar Khazaee dans ses effectifs.

« Pratt & Whitney a coopéré pleinement avec le gouvernement sur cette question et continuera de le faire », a avancé un porte-parole de l’industriel, qui n’est pas le seul à être concerné par l’enquête puisqu’il a été trouvé des documents émanant de deux autres entreprises travaillant sur le programme F-35.

Quant à Mozaffar Khazaee, il risque 10 ans de prison et 250.000 dollars d’amende pour « transport, transmission et exportation de biens obtenus par vol ou par fraude ». Toutefois, il reste encore à voir s’il n’a pas déjà réussi à transmettre des données concernant le F-35 par le passé…

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