La piraterie maritime a atteint son plus bas niveau depuis 6 ans

Le dernier rapport annuel établi par le Bureau Maritime International (BMI), rendu public le 15 janvier, confirme la tendance observée en 2013, à savoir le recul des actes de piraterie dans le monde, lequels ont atteint leur plus bas niveau depuis 6 ans.

Ainsi, selon le document, le niveau de la piraterie mondiale a reculé de 40% depuis 2011, avec 264 incidents constatés l’an passé. Cette chute s’explique notamment par l’effondrement des attaques commise au large des côtes somaliennes, avec seulement 15 attaques, contre 75 l’année précédente.

« La principale raison de la baisse de la piraterie dans le monde est la diminution de la piraterie somalienne au large de l’Afrique de l’Est », a confirmé Pottengal Mukundan, le directeur du BMI, qui tient ce type de statistiques depuis 1991.

Sur les 15 attaques prêtées aux pirates somaliens en 2013, l’on compte deux détournements de navires, réglés en moins de 24 heures grâce à l’intervention des forces navales déployées dans le golfe d’Aden et l’océan Indien, ainsi que 8 tirs contre des navires. La piraterie somalienne est à son plus bas niveau depuis 2006, années où 10 incidents furent répertoriés.

Pour le BMI, ce résultat est le fruit d’une combinaison de facteurs, dont la présence à bord des navires civils de gardes armés (ce que la France va très probablement autoriser pour les bâtiments battant pavillon tricolore), la présence de forces navales internationales dans la région et l’action des autorités somaliennes.

Toutefois, Pottengal Mukundan estime qu’il est « impératif de poursuivre les efforts internationaux contre la piraterie en Somalie ». Selon lui, « tout relâchement à ce stade pourrait relancer l’activité des pirates ».

Ce dont l’Union européenne est consciente, étant donné qu’elle devrait prolonger de deux ans supplémentaires le mandat de son opération Atalanta, lancée en 2008. « Le combat contre la piraterie n’est pas encore gagné » avait récemment estimé Catherine Ashton, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans un communiqué. « Il est essentiel que la communauté internationale continue à œuvrer ensemble pour éradiquer la piraterie et consolider les progrès déjà accomplis », avait-elle ajouté.

Le rapport du BMI confirme par ailleurs l’évolution de la piraterie dans le golfe de Guinée, qui représente 19% des attaques mondiales, et souligne particulièrement sa violence, avec un marin assassiné et 36 autres retenus en otage en 2013. Plus précisément, ce sont les pirates nigérians qui sont pointés par le document dans la mesure où ils ont été impliqués dans 31 des 51 incidents constatés dans la région, un chiffre qui est au plus haut depuis 2008.

L’Indonésie est également affectée par une piraterie maritime en progression. Cependant, le BMI estime qu’il s’agit le plus souvent de « vols opportunistes de bas niveau » qui n’ont rien à voir avec les phénomènes observés au large des côtes africaines.

Globalement, en 2013, 300 marins ont été retenus en otage et 21 ont été blessés par balles ou à l’arme blanche. Parmi les 264 incidents relevés, l’on compte 12 navires détournés, dont 2 chimiquiers au large de la Malaisie, 202 bâtiments victimes d’intrusion à leur bord et 22 autres ont été la cible de tirs.

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