Nord-Mali : Un chef touareg enlevé à Tessalit

Le président avait été prudent lors des voeux qu’il a adressés aux forces armées, la semaine passée. Evoquant l’opération Serval, au Mali, il avait en effet affirmé que « l’essentiel de la mission (était) accomplie ». Et d’annoncer un calendrier de retrait fixant les effectifs à 1.000 hommes d’ici à la « fin » du printemps prochain, soit le « le niveau nécessaire pour faire face à toute menace qui pourrait ressurgir, car les groupes terroristes sont encore présents au Nord-Mali ».

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée le 14 janvier, le président Hollande s’est montré volubile lorsqu’il s’est agi d’aborder le dossier malien. « Les jihadistes ont été repoussés, vaincus, le Mali a retrouvé son intégrité territoriale, des élections ont eu lieu, présidentielles, législatives. (…) Oui, il y a des moments où il faut saluer les victoires! C’en est une. Victoire contre le terrorisme, victoire pour la démocratie, victoire pour le développement », a-t-il lancé.

Certes, plusieurs objectifs ont été atteints au Mali grâce à l’action, à l’abnégation et au courage des militaires français engagés dans l’opération Serval. Et le président les a rappelés. Quant à dire que les groupes jihadistes ont été vaincus, là, c’est une autre question. Bien sûr, ils ont été contraints de céder le terrain qu’ils avaient conquis en 2012, en subissant des pertes conséquentes, dont un chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) de premier plan, Abou Zeïd. Mais il n’est pas du tout acquis que la menace qu’ils représentent soit totalement éradiquée…

Ainsi, la veille du jour où le président Hollande donnait sa conférence de presse, un responsable de la rébellion touareg appartenant au Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), dont l’alliance avec les groupes jihadiste eut pour conséquence l’occupation du Nord-Mali par ces derniers, a été enlevé par des hommes armés.

Selon le MNLA, il s’agit d’Abounehiya Ag Attayoub, qui est l’un de ses hauts responsables politiques. Le rapt s’est produit à son domicile, situé dans le quartier Amboubar, à l’ouest de Tessalit. Selon une source militaire tchadienne de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), ce dirigeant était « depuis un moment menacé par AQMI, qui le considérait comme un traître ».

Toujours d’après la même source, Abounehiya Ag Attayoub aurait ponctuellement collaboré avec AQMI par le passé, ce qui expliquerait les motivations de ses ravisseurs, dans le cas où ils appartiendraient à cette organisation.

De son côté,  tout en condamnant « cet acte criminel », le MNLA a assuré, sur son site Internet, qu’il « mettra tout en oeuvre pour la liberation de Mr Abounehiya » et qu’il prendra « toutes les dispositions nécessaires pour mettre la lumière sur cet enlèvement ».

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