Les Brigades Abdallah Azzam veulent multiplier leurs attaques au Liban

Le 19 novembre dernier, l’ambassade d’Iran était la cible d’un double attentat suicide à Beyrouth. Cette attaque fut peu après revendiquée par les Brigades Abdallah Azzam dont la filiation avec al-Qaïda semble évidente dans la mesure où ce groupe jihadiste porte le nom de celui qui fut le mentor d’Oussama ben Laden.

Créées par Saleh Al-Qaraawi, décrit comme ayant été le chef d’al-Qaïda en Arabie Saoudite, les Brigades Abdallah Azzam ont commencé à être actives en 2009, voire 2005 selon d’autres sources. On lui prête d’ailleurs l’attaque d’un pétrolier japonais en transit dans le détroit d’Ormuz en juillet 2010 ainsi que des tirs de roquettes en direction d’Israël depuis le territoire libanais.

Blessé par un frappe aérienne au Pakistan, al-Qaraawi a été remplacé, en juin 2012, après son arrestation, par Majid bin Muhammad al Majid. Ce dernier ne sera pas resté bien longtemps à la tête de cette organisation puisqu’il a été à son tour interpellé par le service de renseignement de l’armée libanaise le 26 décembre 2013, et cela dans des conditions qui demeurent encore à préciser.

Avait-il été blessé en Syrie, où le groupe jihadiste est actif ou bien souffrait-il d’une maladie nécessitant des soins lourds? Toujours est-il qu’al-Majid, 40 ans, est décédé en détention, peu de jours après avoir été arrêté. Offciellement, selon les autorités libanaises, à cause d’une insuffisance rénale.

Qui a pris la succession d’al-Majid à la tête des Brigades Abdallah Azzam? Mystère pour le moment. Mais toujours est-il que, malgré la perte de son chef, le groupe jihadiste entend poursuivre ses actions, en particulier au Liban.

Dans un communiqué diffusé par Internet, ce dernier a affirmé que le « projet » d’al-Majid « va continuer, si Dieu le veut, en frappant l’Iran, son parti (ndlr, le Hezbollah, la milice chiite libanaise) et les agresseurs juifs (ndlr, comprendre, Israël) et en défendant partout les sunnites opprimés ». A noter que la Force interimaire des Nations unies au Liban (FINUL), à laquelle participent 900 militaires français (opération Daman), n’a pas été citée parmi les cibles potentielles.

Plus généralement, les Brigades Abdallah Azzam vise plus particulièrement le Hezbollah, qu’elles accusent de contrôler les services de renseignement libanais. « De plus, l’Iran manipule toutes les institutions de l’Etat libanais pour protéger à la fois ses intérêts et ceux de son allié baassiste en Syrie », ont-elles dénoncé en faisant une référence au régime Bachar al-Assad.

A l’annonce de l’arrestation d’al-Majid, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, avait annoncé la visite prochaine au Liban d’une « délégation (…) afin de participer à l’enquête sur les circonstances » de l’attentat du 19 novembre.

Le communiqué des Brigades Abdallah Azzam précise en outre qu’al-Majid avait été arrêté alors qu’il était « inconscient ». Et d’affirmer que « les dispositifs médicaux qui » lui « permettaient de respirer ont été retirés ».

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