Le Mali et la Mauritanie vont renforcer leur coopération contre les groupes jihadistes

Alors que l’opération Serval venait d’être lancée depuis seulement quelques jours, un groupe jihadiste attaqua la localité de Diabali, située non loin de la Mauritanie. « Ils ont quitté la frontière mauritanienne, pour éviter les raids des avions français », avait, à l’époque, précisé une source sécuritaire régionale.

A plusieurs reprises, par le passé, des membres d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) attaquèrent des objectifs en Mauritanie depuis des bases établies au Mali. En juillet 2010, des militaires mauritaniens et français lancèrent un raid en territoire malien contre un camp du groupe jihadiste, où l’on croyait, à tord, que l’otage Michel Germaneau, était détenu.

Ces quelques exemples montrent que Nouakchott et Bamako ont tout intérêt à coopérer contre la mouvance jihadiste active au Sahel. Or, pendant très longtemps, les deux capitales ont entretenu des relations crispées. Pour le gouvernement mauritanien, le président malien d’alors, Amadou Toumani Touré, était trop laxiste à l’égard des groupes terroristes. Côté malien, les incursions de l’armée mauritanienne au nom du droit de poursuite et menées sans aucune concertation préalables, étaient mal vécues.

L’on aurait pu penser que la Mauritanie allait s’engager militairement – comme le Tchad – aux côtés des forces françaises pour combattre les groupes jihadistes dans le Nord du Mali. Mais finalement, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz fit preuve d’une extrême prudence, en expliquant que ses troupes n’étaient pas « prêtes ». Le même s’était montré réticent à toute opération militaire quand il était question de mettre sur pied la MISMA (Mission de soutien au Mali) pour rétablir l’intégrité territoriale du Mali.

Maintenant que l’opération Serval a mis la pression sur les groupes jihadistes installés au Nord-Mali et que le pays a désormais une vie politique normalisée, les rapports entre Bamako et Nouakchott peuvent reprendre sur de nouvelles bases. Ce que la visite du président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) dans la capitale mauritanienne vient de démontrer.

Ainsi, les présidents Keïta et Abdel Aziz ont convenu de « ne tolérer sur leurs territoires respectifs la présence d’aucun groupe armé ou terroriste potentiellement déstabilisateur pour l’un ou l’autre pays ». Un accord en matière de sécurité a été conclu et il est aussi question de « renforcer la coopération entre leurs forces armées et de sécurité à travers des rencontres périodiques, l’échange régulier d’informations et la concertation étroite » entre les armées maliennes et mauritaniennes.

Cette coopération militaire concernera la formation, le soutien logistique, la mutualisation de certains moyens ainsi que la conduite de patrouilles communes.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]