Réflexions en cours sur le programme d’hélicoptère léger interarmées

Plusieurs appels d’offres ont été ouverts par le ministère de la Défense via la plateforme des achats de l’Etat, le 24 décembre dernier. L’on apprend ainsi que la Direction générale de l’armement (DGA) entend acquérir 3 robots terrestres « dotés d’une capacité de navigation locale en terrains extérieurs et d’une interface permettant de connecter un composant externe », cela afin de servir de support aux études menées sur les véhicules robotisés autonomes.

Plus intéressant encore, l’Etablissement du service d’infrastructure de la défense (ESID) de Brest a lancé une procédure portant sur des travaux de renforcement structurel de la grue n°46 pour l’accueil et soutien du prochain sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda « aux quais industriel et pyrotechnique ».

Interrogée par Ouest France, Mme le député Patrica Adam, qui préside la commission de la Défense à l’Assemblée nationale, a expliqué qu’il s’agissait de « de la création d’installations pour les entretiens classiques des SNA ». Et d’ajouter : « Je l’ai toujours dit, il y aura des SNA à Toulon à cause de la présence du porte-avions Charles de Gaulle. Mais aussi à Brest, pour protéger les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de l’Île-Longue et assurer la surveillance des côtes françaises ». En clair, ce marché ne concerne nullement la décision que prendra prochainement le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur la localisation des sous-marins nucléaires d’attaque, actuellement basés dans le Var.

Une autre procédure, repérée par Air&Cosmos, a été également ouverte. Et elle est en lien avec le projet d’hélicoptères interarmées légers (HIL). Or, dans le rapport annexé à la Loi de programmation militaire 2014-2019, il n’y est fait aucune mention de ce dernier, ce qui n’était pas le cas dans la précédente, où il était écrit qu’un « programme global centré sur un hélicoptère (ou une famille d’hélicoptères) de la classe de 4 tonnes (HC4, ndlr) portera sur la livraison de 188 unités à partir de 2018 ».

Le programme HIL (ex-HC4, donc) est loin d’être anodin dans la mesure où il permettrait de remplacer les Fennec de l’armée de l’Air, les Dauphin et Alouette III de la Marine nationale et une partie des Gazelle de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT). Pour cette dernière, cet hélicoptère léger serait utilisé pour préparer l’engagement des Tigre, à l’image de ce que faisait l’armée américaine avec ses Kiowa, ainsi que pour l’entraînement, l’heure de vol devant être d’un coût relativement modeste.

Si le programme HIL ne se concrétisera pas lors de l’exécution de la présente LPM, il n’en reste pas moins que la DGA continue à travailler. La preuve, donc, avec cet appel d’offres. Ce marché, qui sera notifié au second semestre 2014 pour un montant de 315.000 euros (hors TVA), vise à effectuer une « étude technico-opérationnelle relative à la formation sur hélicoptère interarmées léger (ETO HILFORMA) » afin « d’optimiser, pour les systèmes futurs ou l’évolution des systèmes existants, les caractéristiques opérationnelles, les spécifications techniques ainsi que les coûts associés ».

L’avis publié par le Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) précise que « l’opération d’armement hélicoptère interarmées léger (Hil) vise à remplacer une gamme d’hélicoptères de la défense à l’horizon 2020 » et qu’afin de « réduire les coûts d’acquisition, cette étude doit proposer et décrire une organisation optimisée de la formation sur HIL des pilotes, des autres membres d’équipage et des « maintenanciers ».

Cette étude devra fournir « des éléments d’aide à la décision sur l’intérêt de militariser une plateforme civile, selon différentes options de flottes HIL possibles » et de donner ainsi « l’ensemble des éléments aux décideurs et de préparer l’arrivée du HIL3 », peut-on encore lire dans le document.

Cette procédure entre dans le cadre « des travaux du stade d’orientation de l’opération », lesquels seront « consacrés à la consolidation du besoin opérationnel et à l’analyse des différentes options possibles », précise un rapport du Sénat intitulé « Equipement des Forces et excellence technologique des industries de défense », établi dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances initiale 2014. « La cible de l’opération HIL sera définie au moment du lancement de la réalisation », y est-il indiqué.

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