Pour l’ex-ministre allemand de la Défense, Berlin n’a pas de leçons à recevoir de Paris et de Londres

Nommé au ministère de l’Intérieur, Thomas de Maizière a cédé la place à Ursula von der Leyen à la tête de celui de la Défense, où, l’on peut bien le dire, il n’a guère fait d’étincelles avec la gestion calamiteuse du dossier des drones HALE EuroHawk.

A l’occasion du transfert d’autorité entre les deux ministres, Thomas de Maizière a usé d’un langage fort peu diplomatique à l’égard de la France et du Royaume-Uni, ce qui montre que l’Europe de la défense ou la défense européenne (chacun l’appellera comme bon lui semblera) a encore du chemin à faire (si elle n’est pas qu’une illusion).

Cela dit, l’Allemagne a été critiquée, au cours de ces 3 dernières années, pour la position qu’elle avait adoptée lors de l’affaire libyenne (pas d’engagement, y compris même dans le cadre de l’Otan et abstention au Conseil de sécurité sur la résolution autorisant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne) ainsi que pour son manque d’entrain à venir soutenir les forces françaises engagés au Mali et, plus récemment, en Centrafrique.

D’où la sortie de M. de Maizière. « L’Allemagne n’a besoin de leçons de quiconque en Europe sur la nature et l’étendue de ses déploiements internationaux – pas même pas de la France ou de la Grande-Bretagne », a-t-il ainsi lancé, avant de mettre en avant le déploiement de forces allemandes en Afghanistan.

Le désormais ancien ministre allemand de la Défense a fait valoir que l’engagement de l’Allemagne en Afghanistan « avait été le plus complet que n’importe quel pays européens en dehors de celui de la Grande-Bretagne ».

La Bundeswehr a encore 4.000 hommes déployés dans le nord du pays tandis que le contingent britannique a été réduit à environ 5.000 personnels. Quant à la France, elle a retiré ses unités de « combat » à la fin de l’année 2012. Cela étant, les pertes subies par les contingents français et britanniques sont sans commune mesure avec celles enregistrées par la Bundeswehr en Afghanistan.

Toujours dans son discours, Thomas de Maizière a mis une louche sur David Cameron, le Premier ministre britannique, en abordant le dossier syrien. Sur ce dernier, Berlin n’est pas en phase avec Paris et Londres…

Et ça se voit. Ainsi, il a rappelé que le gouvernement allemand ne s’était jamais vu refuser l’autorisation d’une intervention militaire à l’étranger par le Bundestag (Parlement, ndlr), ce qui n’a pas été le cas pour le locataire du 10 Downing Street, lorsqu’il était question de « punir » Bachar el-Assad pour l’attaque chimique du 21 août dernier.

Quant aux opérations françaises au Mali et en Centrafrique, Thomas de Maizière a fait valoir que la France y a des « interêts nationaux légitimes » et donc une « forte obligation d’engagement ». Au moins, les choses sont claires…

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