Pour les responsables américains de la défense, le risque de cyberattaque est la première des menaces

Ce n’est qu’une enquête d’opinion mais les résultats au questions posées pour le compte de Defense News donne des indications intéressantes sur ce que peuvent penser 352 responsables civils et militaires de la défense américaine, qu’ils soient élus au Congrès, en fonction au Pentagone, consultants, ou dirigeants d’entreprises du secteur de l’armement.

Premier point, pour ce qui concerne les convictions politiques des personnes interrogées, il apparaît que le monde de la défense américaine n’est pas très favorable aux démocrates. Ainsi, 38,51% des sondés ont affirmé avoir un penchant pour le Parti républicain (un chiffre qui atteint 56,92% chez les militaires), 34,20% ont indiqué ne pas avoir de préférence partisane en se disant « indépendants » et seulement 13,51% affichent une proximité avec le parti de Barack Obama.

L’étude de Defense News montre que la perception des menaces varie en fonction des sympathies politiques des personnes interrogées. Globalement, à 45,1%, le risque de cyberattaques arrivent en tête des préoccupations de ces 352 responsables de la défense. Viennent ensuite le terrorisme, la Chine, l’Iran, le changement climatique et la Corée du Nord.

Pour celles et ceux qui se disent proches du Parti républicain, seulement 4 menaces majeures contre les Etats-Unis ont été avancées, dont, bien évidemment, le risque de cyberattaques, au même niveau que le terrorisme (36,3%), la Chine (15,3%) et l’Iran (12,1%). La Corée du Nord ne figure pas dans leurs préoccupations, tout comme d’ailleurs chez les indépendants.

Si le changement climatique ne constitue par une menace pour les républicains, en revanche, il arrive en seconde position pour les démocrates (21,2), lesquels placent le terrorisme au 3e rang. Ces derniers considèrent que l’Iran et la Corée du Nord constituent une menace équivalent (3% les ont citées).

Par ailleurs, les personnes interrogées estiment que le terrorisme reste la principale menace qui pèse sur les Etats européens. Pour les alliés asiatiques des Etats-Unis, c’est la Chine qui est considérée comme le principal risque (48%), suivie de la Corée du Nord. Au Moyen-Orient, l’Iran est le pays le plus cité. Là, il n’y a pas à proprement parler de surprise.

S’agissant de la réorientation de la politique extérieure américaine vers l’Asie-Pacifique, le scepticisme est de mise, avec 62% des sondés estimant que les Etats-Unis n’ont pas forcément les moyens de cette stratégie dite de « pivot ».

Par ailleurs, il est intéressant de noter les perceptions des uns et des autres en fonction de leur appartenance polique à l’égard d’al-Qaïda, de la Chine, de la Russie et même de leur propre pays. Ainsi, 54,4% pensent que les Etats-Unis sont moins forts aujourd’hui par rapport aux années précédentes. Seuls les démocrates, à une large majorité (66,67%) estiment qu’ils le sont encore tout autant que par le passé.

Ils sont en revanche 82,47% à considérer que la Chine est devenue plus puissante et 51,72% à penser de même pour la Russie. Là encore, les démocrates se distinguent par rapport aux autres : 63,64% d’entre eux estiment que la puissance de Moscou n’a pas changé.

Les divergences politiques jouent aussi sur la perception d’al-Qaïda. Pour les démocrates, le réseau fondé par Ben Laden a été affaibli au cours de ces dernières années (84,85% le pensent). Cette proportion est plus faible chez les indépendants (56,67%). Les militaires (toutes tendances confondues) sont plus prudents : 32,20% estiment que l’internationale jihadiste s’est renforcée alors que 37,29% pensent le contraire et que 30,51% ne penchent pour aucune de ces deux options.

Quant à l’Afghanistan, 26,64% des sondés pensent que le mouvement taleb s’est renforcé au cours de ces 5 dernières années et 40,14% estiment qu’ils sont au même niveau. Seulement 33% croient qu’il a été affaibli, avec une forte proportion de démocrates et d’indépendants.

Enfin, un dernier détail intéressant a été mis en évidence par cette étude. Au vu du contexte budgétaire outre-Atlantique, il a été demandé à ces responsables où ils feraient des économies. Et, a priori, l’US Army n’a pas la cote puisque 75,91% des sondés ont répondu vouloir voir sa part dans les dépenses du Pentagone diminuer. L’US Navy s’en sort mieux puisque, globalement, c’est la branche des forces armées américaines qui receuille le plus de suffrages en faveur d’une hausse de ses moyens.

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