L’Union européenne présente des options pour une possible mission en Centrafrique

Lors du dernier Conseil européen dédié aux affaires de défense qui s’est tenu en décembre dernier, il avait été décidé de confier à Mme Catherine Ashton, responsable de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le soin de présenter des options visant « à  contribuer à la stabilité » de la Centrafrique « à travers une mission de l’UE » aux ministres des Affaires étrangères des Etats-membres, lesquels se réuniront le 20 janvier prochain.

En première ligne dans le dossier centrafricain, la France, qui a lancé l’opération Sangaris il y a un peu plus d’un mois, cherche des appuis auprès de ses partenaires européens. Cette quête a donné lieu à quelques « couacs », le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ayant annoncé prématurément l’envoi à Bangui de forces terrestres par des pays de l’UE, dont la Belgique.

Pour Paris, il est essentiel « d’européaniser » l’opération en cours en Centrafrique. « Ce que je souhaite est qu’il y ait, politiquement, une présence de l’Europe. Qu’on ne dise pas : ‘la France est seule ». C’est important pour l’Europe », avait alors plaidé le président Hollande.

Cela étant, le service diplomatique de l’Union européenne a fait ce qui lui avait été demandé et ainsi proposé plusieurs options visant à soutenir les forces françaises engagées dans l’opération Sangaris ainsi que les troupes africaines de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique).

Ainsi, l’un de ces options prévoir le déploiement d’une mission européenne à Bangui afin d’y assurer des patrouilles et de prendre le relais des militaires français pour sécuriser l’aéroport de la capitale centrafricaine, d’une importance stratégique primordiale puisque son contrôle permet d’assurer l’entrée sur ce théâtre d’opérations.

Une autre option consisterait à envoyer une mission européenne dans l’ouest de la Centrafrique afin d’assurer la sécurité de l’axe routier – également stratégique – menant vers le Cameroun. Une telle mission exigerait le déploiement d’un millier d’hommes ainsi que des hélicoptères et des moyens de renseignement.

Dans une logique de long terme, l’Union européenne pourrait rééditer ce qu’elle fait au Mali en lançant une mission de formation des forces de sécurités centrafricaines, lesquelles sont « inefficaces » et manquent « d’organisation et de stratégie ».

Reste à voir comment ces options seront accueillies par les pays membres de l’UE. Si ces derniers soutiennent l’action de la France en Centrafrique, il n’est pas question pour eux, en l’état actuel des choses, d’y envoyer des troupes. Cependant, quelques uns ont consenti à apporter une aide logistique aux forces françaises. Mais sans aller plus loin.

Pour qu’une mission européenne soit lancée en Centrafrique, il faut qu’elle soit adoptée à l’unanimité afin qu’elle puisse bénéficier de fonds européens. Elle permettrait d’alléger le fardeau de la France, qui supporte seule le poids financier de cette intervention. En outre, la résolution 2127 approuvée par le Conseil de sécurité des Nations unités autorisant l’opération Sangaris ainsi que celle de la MISCA ne prévoit pas de rôle militaire à l’UE. Aussi, dans le cas où une telle mission serait décidée, il faudrait très certainement un autre texte de l’ONU afin de lui donner un cadre légal.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]