Le dispositif militaire français en Afrique va évoluer vers une « logique régionale »

L’armée française est au Mali pour longtemps. D’ailleurs, lors de son déplacement à Gao à l’occasion des fêtes de fin d’année, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’a confirmé lors d’un discours prononcé devant les militaires engagés dans l’opération Serval.

« Votre mission n’est pas terminée. Il est clair que la relation de défense entre la France et le Mali est appelée à se pérenniser : je travaille aujourd’hui, avec mon homologue malien, au renouvellement de la base légale de la coopération militaire entre nos deux pays. Notre objectif commun de lutte contre le terrorisme doit nous amener à poursuivre la reconstruction des forces armées maliennes », a-t-il déclaré, le 31 décembre.

Mais, plus globalement, c’est toute la région sahélienne qui, en raison de la persistance de la menace jihadiste, nécessite une présence militaire française. Il est en effet question d’y créer des « point d’appui » afin de pouvoir mener des opérations anti-terroristes.

« Tous, nous nous préparons à évoluer vers une logique régionale, pour faire face à la menace djihadiste dans l’ensemble de la zone – au Nord Mali, au Nord Niger, mais aussi dans le Sud libyen », a expliqué le ministre lors de son adresse à la force Serval. Car, a-t-il ajouté, en citant l’opération Sangaris en Centrafrique, « la menace de déstabilisation est partout ».

A noter que M. Le Drian a évoqué le sud de la Libye, où l’on sait que des éléments jihadistes ont trouvé refuge. Faut-il y voir un rapport, en attendant, avec l’exercice de desserrement de Rafale à Faya-Largeau, dans le nord du Tchad, réalisé en octobre dernier?

Quant à la forme que prendra la dispositif militaire français au Sahel, rien d’officiel n’a pour le moment été avancé. Des arbitrages seront rendus par le président Hollande d’ici quelques jours, voire semaine, selon le quotidien Le Monde. L’on sait cependant que les forces françaises compteront un millier d’hommes au Mali dès le printemps prochain (basés essentiellement à Gao et Tessalit), qu’un détachement de drones continuera vraisemblablement d’opérer depuis Niamey, au Niger et que la base de N’Djamena gardera une place prépondérante. D’ailleurs, M. Le Drian l’a réaffirmé lors d’un déplacement au Tchad, le 3 janvier.

Quoi qu’il en soit, le combat contre les jihadistes ne faiblit pas au Mali. Après avoir déjà saisi 220 tonnes de munitions, 100 fusils, 150 mitrailleuses, 30 roquettes, 20 mortiers, 20 canons ainsi que 3 missiles SA7 et détruit 160 bâtiments et dépôts logistiques et 120 véhicules appartenant aux groupes terroristes, la force Serval et la Minusma (la mission des Nations unies) continuent de faire des découvertes.

Ainsi, au cours d’une opération associant le bataillon tchadien de la Minusma et son  détachement de liaison et d’appui (DLA) de la force Serval, ce sont 5,7 tonnes de  nitrate d’ammonium (sert à fabriquer des engins explosifs) et une une quarantaine de grenade qui ont été détruits les 28 et 29 décembre, dans la région de Timétrine, à 150 km au sud-ouest de Tessalit.

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