Pour la première fois, l’armée libanaise riposte à un raid aérien syrien

Située à proximité de la frontière syrienne, la localité libanaise d’Aarsal, dont la population est majoritairement sunnite, est un point de passage pour les rebelles hostiles au régime de Bachar el-Assad. A plusieurs reprises, les forces de ce dernier y ont mené des raids aériens. Comme par exemple en juin dernier, où un hélicoptère syrien y avait tiré deux roquettes.

A l’époque, Beyrouth avait vivement réagi. Le président libanais, Michel Sleimane, dénonça une « violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale » de son pays tout en prévenant que le Liban « pourrait prendre des mesures pour se défendre ». De son côté, l’armée libanaise en fit de même. « Les unités de l’armée déployées dans la région (touchée) ont pris les mesures défensives nécessaires pour riposter immédiatement à toute violation similaire », avait ainsi prévenu son état-major.

Manifestement, habitué à faire du Liban son arrière-cour, le régime de Damas n’a pas voulu croire les mises en garde de Beyrouth. Le 30 décembre, il a ainsi de nouveau envoyé des hélicoptères dans la région d’Aarsal pour bombarder la localité de Kherbet Daoud. Sauf que cette fois, l’armée libanaise a riposté avec des mitrailleuses anti-aériennes.

« L’armée a des ordres clairs et suffisants de la part des autorités politiques pour répliquer à ce type d’attaque, et la riposte de lundi intervient dans ce contexte », a expliqué, plus tard, Fayez Ghosn, le ministre libanais de la Défense.

« Depuis le début des événements en Syrie, l’armée libanaise, déployée le long des frontières, est pleinement capable et prête à réagir à tout ce qui pourrait affecter l’unité du pays », a-t-il ajouté.

C’est la première fois que l’armée libanaise riposte de cette manière depuis le début du conflit syrien, en mars 2011, et même depuis la fin de la guerre civile au Liban, qui dura de 1975 à 1990, c’est à dire jusqu’à la signature des accord de Taëf, alors perçus par de nombreux de libanais comme étant une officialisation de la colonisation de leur pays par la Syrie.

Ce n’est qu’en 2005, et sous forte pression internationale, que Damas retirera ses troupes (14.000 soldats et 4.000 agents de ses services de renseignement) du Liban, après l’assassinat du Premier ministre libanais Rafic Hariri. A noter que cette riposte vient quelques jours après un attentat qui a coûté la vie à Mohammad Chatah, un proche du clan Hariri, hostile à Bachar el-Assad.

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