Décès d’André Verrier, Compagnon de la Libération et ancien de Bir Hakeim

Compagnon de la Libération et ancien de la bataille de Bir Hakeim, André Verrier s’est éteint à l’âge de 94 ans le 28 décembre, à Lesparre-Médoc (Gironde). Sur les 1.036 membres de l’Ordre de la Libération, créé en novembre 1940 par le général de Gaulle, il ne reste plus désormais que 19 survivants.

Né dans un milieu ouvrier en février 1919 à Château-Renault, André Verrier est embauché à l’âge de 14 ans en tant qu’aide-chimiste par le laboratoire qui employait son père, décédé des suites de ses blessures subies lors de la Première Guerre Mondiale.

Mobilisé en novembre 1939, André Verrier est affecté au 90e Régiment d’Artillerie de Campagne. Fait prisonnier le 17 juin 1940, dans l’Orne, par les Allemands, il est d’abord interné à Alençon, puis envoyé au Stalag IA en Prusse Orientale, en septembre de la même année.

Le 15 avril 1941, il parvient à s’évader avec un camarade et gagne la Russie. Seulement, l’URSS étant encore, à cette époque, liée à l’Allemagne nazie par le Pacte de non agression signé par Molotov et Ribbentrop en août 1939, il est immédiatement interné par les Soviétiques à la prison de Kaunas, puis à celle de Mitchourine. Là, André Verrier retrouve plusieurs dizaines de Français étant dans la même situation que lui.

Le lancement de l’opération Barbarossa par Hitler (ndlr, invasion de l’URSS) va changer la donne pour ces derniers, qui réussissent à convaincre les Soviétiques de leur faire rejoindre l’Angleterre. En août 1941, André Verrier et ses 185 autres camarades d’infortune emmenés par le futur général Pierre Billotte embarquent à bord du navire « Empress of Canada » et finissent par gagner le Royaume-Uni.

A peine arrivé sur le sol britannique, André Verrier s’engage au sein des Forces françaises libres (FFL). En mai 1942, il rejoint la 1ere brigade du général Koening et il est affecté au 1er Régiment d’Artillerie Coloniale (RAC). Il prend ainsi part à la bataille de Bir Hakeim en tant que chef de pièce.

Seulement, André Verrier est à nouveau fait prisonnier lors de l’évacuation des positions tenues jusque-là par les Français libres. Interné pendant deux mois à Benghazi, il est embarqué à bord du Nino Bixio à destination de l’Italie. Coup de chance, il échappe au torpillage de ce navire. Il sera finalement interné à Bergame.

En septembre 1943, André Verrier réussit une nouvelle fois à s’évader. Poursuivi par les forces allemandes, il parvient, en janvier 1944, à passer en Suisse, où il est de nouveau placé dans un camp d’internement. Finalement, il retrouvera les rangs du 1er RAC en septembre de la même année. Affecté à la 5e Batterie de son régiment, il s’illustre lors des combats de la Libération en Alsace. Il est promu maréchal des logis.

Malheureusement, en janvier 1945, il est gravement blessé par un éclat d’obus à Heussern. Hospitalisé jusqu’en juin, il est finalement démobilisé le 17 avril 1946. Retourné à la vie civile, André Verrier devient aide-comptable dans l’entreprise qui l’employait avant la guerre, avant d’occuper, entre 1960 et 1978, un  poste de secrétaire administratif à la direction départementale du ministère des Anciens combattants et victime de guerre de Nancy.

Compagnon de la Libération (décret du 17 novembre 1945), André Verrier était également commandeur de la Légion d’honneur et titulaire de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre 39/45 avec deux citations.

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