Les Nations unies vont envoyer des renforts au Soudan du Sud

Depuis le 15 décembre et des combats ayant opposé deux factions rivales de ses forces armées ayant fait plusieurs centaines de tués, le Soudan du Sud, indépendant depuis un peu plus de 3 ans, est au « bord du précipice », pour reprendre les termes du président américain, Barack Obama. D’un côté, l’on trouve le président en exercice, Salva Kiir. De l’autre, son ancien vice-président, limogé en juillet dernier, Riek Machar. Et avec, en toile de fond une rivalité entre les Dinkas et les Nuer, les éthnies dont sont issus les deux hommes.

Les combattants de Riek Machar ont d’ores et déjà pris le contrôle de l’État du Jonglei, où la capitale, Bor, s’attend à une offensive des forces loyalistes, ainsi que celui d’Unité, lequel concentre la production pétrolière du pays. En outre, les combats semblent s’être étendu à l’État du Haut-Nil.

L’un des enjeux de cette lutte est le pétrole, qui assure 95% des revenus du pays, lequel est miné par la corruption. Cet aspect de l’affaire intéresse aussi Karthoum, qui taxe fortement la production pétrolière transitant via son territoire.

Pour les populations civiles, la situation se détériore chaque jour. Plusieurs milliers de réfugiés de personnes ont cherché refuge sur les bases de la MINUSS (Mission des Nations unies au Soudan du Sud), déployée dans le pays en juillet 2011 en vertu de la résolution 1996, laquelle estimait déjà, à l’époque, que le nouvel Etat « continuait de constituer une menace pour la paix internationale et la sécurité dans la région ».

Face à l’évolution de cette situation, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé, le 23 décembre, davantage de moyens pour renforcer la MINUSS. Actuellement, les effectifs de cette dernière sont plafonnés à 7.000 casques bleus et 900 policiers.

Pour les augmenter, il faut l’autorisation du Conseil de sécurité, lequel devrait approuver la demande de renforts faites par Ban Ki-moon. Un projet de résolution allant dans ce sens sera soumis par les Etats-Unis, ce 24 décembre. Il prévoit d’envoyer 5.500 casques bleus (l’équivalement de 5 bataillons) et un peu plus de 400 policiers supplémentaires, ainsi que 3 hélicoptères d’attaque et 3 avions de transport C-130 Hercules. A priori, le texte devrait être adopté sans difficulté.

Les renforts de la MINUSS seront prélevés sur d’autres missions des Nations unies actuellement en cours en Afrique (République démocratique du Congo, Côte d’Ivoir, Liberia, Darfour, Abyei).

De son côté, le Pentagone prépare de nouvelles évacuations de leurs ressortissants (380 l’ont déjà été ces derniers jours) en redéployant, à Djibouti, des avions et des hélicoptères de transport supplémentaires, ainsi qu’un renfort de 500 Marines. « Nous repositionnons nos forces dans la zone sensible », a expliqué le colonel Steven Waren, un porte-parole. « Les Etats-Unis n’envisagent toutefois pas d’opérations militaires en dehors de ces évacuations d’étrangers », a-t-il précisé.

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