Création d’une sous-direction de « l’anticipation opérationnelle » au sein de la Gendarmerie nationale

Souvent, quand il est question de renseignement intérieur, l’on pense aux Renseignements généraux et la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), deux services de la Police nationale, aujourd’hui rassemblés au sein de la Direction centrale du renseigment intérieur (DCRI), laquelle deviendra prochainement la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI), qui sera rattachée au ministère de l’Intérieur.

Mais c’est oublier le rôle actif de la Gendarmerie nationale en la matière, qui est important grâce ses implantations sur tout le territoire. L’article L.421-1 du code de la Sécurité intérieure précise d’ailleurs qu’elle « contribue à la mission de renseignement et d’information des autorités publiques, à la lutte contre le terrorisme, ainsi qu’à la protection des populations ».

« Avec ses spécialistes de la recherche et de l’analyse du renseignement, la Gendarmerie nationale est chargée de prévenir et réprimer les activités inspirées par des puissances ou organisations étrangères, de déceler et neutraliser toute menace : terrorisme, prolifération des armes nucléaires, bactériologiques, chimiques, balistiques ou cyber attaques, mais aussi de développer une véritable politique publique d’intelligence économique », est-il précisé sur son site Internet, où il est aussi ajouté qu’elle contribue, en « matière d’intelligence économique », à la « protection des personnes physiques, morales, publiques ou privées, et de leurs biens matériels et immatériels ».

« En 2014, nous accompagnerons aussi la création de la nouvelle structure de renseignement territorial (ndlr, la DGSI), notamment par une réorganisation, en profondeur, de notre propre chaîne de renseignement et de conduite des opérations », avait expliqué le général Denis Favier, le directeur de la Gendarmerie nationale, lors de son audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées.

Cette réorganisation a donné lieu à la création d’une sous-direction de l’anticipation opérationnelle, laquelle sera constituée du Centre de renseignement opérationnel de la gendarmerie (CROGEND) et du Centre d’analyse et d’exploitation ».

Selon l’Arrêté du 6 décembre 2013 modifiant l’arrêté du 12 août 2013 portant organisation de la direction générale de la Gendarmerie nationale, publié au Journal officiel la semaine passée, cette SDAO devra :

  • Proposer la doctrine relative aux missions de renseignement au sein de la gendarmerie;
  • Traiter l’information interne et externe permettant l’alerte des autorités, ainsi que le suivi des situations sensibles à court terme;
  • Participer à la recherche, au recueil, à l’analyse et à la diffusion des informations de défense, d’ordre public et de sécurité nationale nécessaires à l’exécution des missions de la gendarmerie;
  • Assurer le traitement du renseignement opérationnel d’ordre public et du renseignement de sécurité économique en métropole et en outre-mer;
  • Animer ou participer, avec les autres sous-directions de la direction des opérations et de l’emploi, aux gestions interministérielles de crise;
  • Suivre et coordonner l’action des unités dans son domaine de responsabilité.

Devant les députés de la commission de la Défense, le général Favier avait fait valoir que la gendarmerie « bénéficie de son maillage territorial et possède incontestablement des capteurs très nombreux qui doivent apporter leur contribution à l’effort commun » en matière de renseignement et précisé qu’elle avait « vocation à assurer le suivi des assignés à résidence et des sympathisants ou activistes terroristes sur sa zone de compétence ». Aussi, avait-il précisé, « l’enjeu est aujourd’hui de valoriser ce potentiel en enrichissant le dispositif national de renseignement ».

« Déjà, les rapports de la gendarmerie et de la DCRI ont été considérablement décloisonnés, comme ils le seront avec la future direction générale de la sécurité intérieure. Un officier de gendarmerie est adjoint au service central du renseignement territorial. Enfin, la création d’une sous-direction chargée de l’anticipation opérationnelle au sein de la DGGN et l’animation d’un réseau de cellules territoriales permettront d’aboutir à un dispositif encore plus efficace et cohérent », avait-il expliqué.

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