Sangaris : La photographie d’un militaire français portant une référence nazie sur un insigne d’épaule fait polémique

Peu au fait de l’histoire militaire française (les hussards de la mort de Kellermann lors de la Révolution ou encore l’insigne peint sur l’avion de Nungesser lors de la Grande Guerre), le quotidien Libération s’en était indigné. « L’image devient d’un coup violente, le message que l’homme véhicule est très clair : je suis venu apporter la mort », avait-il  écrit, en janvier dernier, au sujet du légionnaire photographié au Mali avec un foulard à tête de mort.

Serval a eu sa polémique. Sangaris en a une également. Sauf que cette fois, l’affaire de ce militaire français photographié arborant un insigne d’épaule sur lequel est écrit « Meine Ehre heißt Treue » (« Mon honneur s’appelle fidélité »), c’est à dire la devise des waffen SS, sur un fond tricolore, est d’une toute autre nature.

Qui plus est, ce cliché a été diffusé sur la page Facebook de l’Etat-major des armées (EMA), avant d’en être retirée… après avoir été repérée par BFM TV. Honnêtement, il fallait avoir l’oeil affûté pour remarquer cette devise nazie sur le patch en question… lequel ne pouvait qu’attirer l’attention étant donné qu’il n’est nullement règlementaire.

« C’est une affaire qui est entre les mains du commandement sur le terrain, aucune sanction n’a encore été prise », a commenté le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’EMA, interrogé par la chaîne d’informations. « Ce qui est dramatique, c’est que ça ternisse l’image d’une institution qui condamne cela. C’est absolument inadmissible au moment où les hommes sont engagés dans une situation extrêmement difficile », a-t-il ajouté.

Joint par le Huffington Post, le colonel Jaron a précisé que « la photo a été postée le 19 décembre sur Facebook. Il est apparu ensuite que le soldat arborait un insigne d’épaule qui n’appartient pas à l’uniforme de l’armée française et véhiculant une idéologie que nous condamnons sans équivoque ». Et d’ajouter : « Dès que ce soldat aura été identifié, il sera immédiatement suspendu ».

Bien évidemment, il n’est pas question de trouver une quelconque excuse au fait de porter un insigne d’épaule faisant référence au nazisme (ou à toute autre idéologie du même accabit). Mais avant de tirer des conclusions définitives, le mieux serait sans doute d’attendre que le militaire concerné s’en explique devant sa hiérarchie et de s’assurer qu’il ait porté ce patch en connaissance de cause. S’il est effectivement conscient du symbole qu’il a véhiculé, alors les sanctions les plus rigoureuses devront s’appliquer à son endroit. Et sans état d’âme.

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