La Belgique est prête à un effort supplémentaire en Centrafrique mais dans un cadre européen

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s’est-il avancé trop vite en déclarant croire « pouvoir affirmer que nous aurons bientôt des troupes au sol qui seront apportées par nos collègues européens » en Centrafrique? Le Quai d’Orsay avait par la suite confirmé ces propos mais sans toutefois préciser les pays concernés.

Quels sont donc ces pays prêts à déployer des troupes au sol pour épauler les 1.600 militaires français de l’opération Sangaris, lancée en Centrafrique le 5 décembre dernier par le président Hollande, après en avoir reçu le feu du Conseil de sécurité des Nations unies?

Porte-parole du gouvernement, Mme Najat Vallaud-Belkacem a donné deux pistes, à l’issue du Conseil des ministres du 18 décembre. « Des échanges ont eu lieu, notamment avec les autorités belges et les autorités polonaises », a-t-elle déclaré. « Il y aura des annonces précises à la fin du Conseil européen (des 19 et 20 décembre) mais ce que je peux vous dire, c’est que la volonté de nos partenaires, en particulier la Belgique et la Pologne, est bel et bien d’apporter des renforts. Sous quelle forme? ce sera précisé dans les jours à venir », a-t-elle ajouté.

La veille, la Belgique avait pourtant fait savoir que l’envoi éventuel de 150 soldats à Bangui – hypothèse évoquée par une source militaire belge – était « prématuré ». Quant à la Pologne, elle fit savoir qu’il n’en était pas question…

Interrogé sur les ondes d’Europe1, ce 19 décembre, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a abordé cette question. « Je ne confirme rien tant que les gouvernements ne se sont pas exprimés. Pour l’instant, nous avons un soutien logistique, et j’en espère un au sol parce que cela permettrait d’accélérer notre pénétration dans les autres villes », a-t-il expliqué. Comme quoi, le format de 1.600 hommes est insuffisant, contrairement à ce qui avait été jusque-là affirmé par les autorités françaises…

Sans doute y verra-t-on plus clair à l’issue du Conseil européen dédié à la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD)… Mais en attendant, ce n’est pas encore le cas.

Ainsi, après avoir rappelé que la Belgique avait mis à la disposition des forces françaises 2 avions de transport, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, a affirmé, à son arrivée au sommet en question, que son pays est prêt à « éventuellement examiner » la possibilité d’une contribution supplémentaire à une force internationale de maintien de la paix en Centrafrique, « mais dans un cadre européen » et « certainement pas sur un plan uniquement bilatéral ».

Quant à savoir si cette contribution pouvait prendre la forme d’un envoi de troupes au sol, Elio Di Rupo a été catégorique : « dans l’état actuel des choses, nous n’avons absolument discuté de cela au niveau du gouvernement belge ». Et « c’est une demande française », a-t-il conclu.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]