Et l’on cherche toujours les pays de l’UE qui enverront des troupes au sol en Centrafrique…

A l’Assemblée nationale, le 17 décembre, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a cru « pouvoir affirmer que nous aurons bientôt des troupes au sol qui seront apportées par nos collègues européens » en Centrafrique, aux côtés des 1.600 militaires français engagés dans l’opération Sangaris. Ce que le Quai d’Orsay a confirmé, sans donner de précisions. Seulement, l’on se demande bien lesquels.

Le texte de la résolution 2127, adoptée le 5 décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies, donne un rôle un militaire à la France et à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) déployée sous l’égide des Nations unies. Aucun autre pays européen n’y est mentionné.

En revanche, le rôle de l’UE y est citée pour le financement de la force panafricaine (50 millions d’euros) et l’aide – non militaire – qu’elle pourra apporter. Aussi, les critiques à son endroit, notamment celles déplorant sa passivité, ne sont pas forcément fondées. Si la France ne voulait pas aller seule en Centrafrique, il fallait alors s’y prendre autrement, comme cela avait été fait au moment de la mise en place de la mission Eufor Tchad/RCA, en 2008.

Cela étant, plusieurs pays européens ont offert leur aide sur le plan logistique. C’est notamment le cas de l’Allemagne, de la Belgique ou encore du Royaume-Uni. D’autres ont indiqué qu’ils allaient en faire de même, comme la Pologne et l’Espagne. Quant à aller plus loin, c’est une autre paire de manches!

Après la déclarations de M. Fabius, il a été avancé, d’après une source militaire belge, que la Belgique enverrait un contingent de 150 soldats en Centrafrique avec pour mission de « protéger les aéroports ». Sauf que Bruxelles a rapidement mis le holà. « Tant le cabinet du ministre de la Défense que l’état-major de l’armée ont indiqué tout ignorer du projet d’envoyer quelque 150 militaires belges dans ce pays », a même écrit le quotidien La Libre Belgique.

Quant aux autres pays de l’UE qui disposent de réelles capacités militaires, pour la plupart (dont le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Pologne), ils ont fait savoir qu’il n’était pas question d’envoyer des forces terrestres en Centrafrique. Toujours le 17 décembre, des médias français ont indiqué que l’Espagne l’envisagerait… Sauf que, aux dernières nouvelles, s’il est bien question de déployer un détachement au sol, ce sera au Tchad ou au Gabon, afin de pouvoir mettre en oeuvre le C-130 Hercules que Madrid mettra à la disposition de la France si le parlement espagnol donne son accord.

Cette affaire a donné lieu à un rétropédalage en règle de Thierry Repentin, le ministre des Affaires européennes. Ce 18 décembre, il a confirmé, sur les ondes de RTL, que des pays européens enverraient des troupes en Centrafrique.

« Ils le feront, je sais qu’ils y réfléchissent, j’ai pu avoir hier (mardi) des contacts avec certains de mes homologues. Cela se discutera, se décidera à l’occasion du sommet européen de cette fin de semaine à Bruxelles », a-t-il affirmé, en évoquant, malgré le démenti de Bruxelles, que 150 militaires belges seraient déployés en Centrafrique d’ici la fin janvier. « C’est possible, je ne vous le confirme pas, ceci étant on parle aussi de l’Allemagne, du Royaume-Uni », a-t-il poursuivi.

Mais, plus tard, dans une déclaration adressée à l’AFP, le ministre est revenu sur ses propos, en précisant qu’il n’avait fait qu’une allusion à un soutien en matière logistique britannique et allemand. « L’envoi de troupes par d’autres pays européens n’est pas pour le moment annoncé, a-t-il fini par admettre. « Chaque pays décide de la nature de l’aide qu’il voudra apporter, a-t-il ajouté.

Alors, quels sont donc ces pays européens qui enverront des troupes à Bangui comme l’a annoncé Laurent Fabius? Telle est la question! Sans doute aura-t-on une réponse lors du Conseil européen des 19 et 20 décembre dédié à la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Ou Pas…

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