Selon Laurent Fabius, des pays européens vont envoyer des troupes en Centrafrique (MàJ)

Ces derniers jours, il a été beaucoup reproché aux Etats membres de l’Union européenne (UE) de laisser la France en première ligne à Bangui, où la mission de ses forces armées est notamment de désarmer les milices qui y sévissent afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire tout en favorisant la montée en puissance de la Mission internationale d’aide à la Centrafrique (Misca), formée sous l’égide de l’Union africaine. Certains ont déploré une occasion manquée pour le premier déploiement d’un groupement tactique de l’Union européenne (GTUE).

Cependant, le Royaume-Uni et la Belgique ont proposé un soutien logistique, de même que les Etats-Unis, qui ont pris à leur compte le transport des troupes burundaises appelées à être déployées sous la bannière de la Misca. Est-il envisageable que d’autres pays européens puissent aller plus loin, en fournissant, par exemple, des forces au sol?

Oui, a priori. Ainsi, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé, ce 17 décembre, que des soldats venant d’autres pays européens, seraient bientôt déployés en Centrafrique.

« Je crois pouvoir vous affirmer que nous aurons bientôt des troupes au sol qui seront apportées par nos collègues européens », a-t-il déclaré, à l’Assemblée natinonale. « Je tiens à le souligner, car c’est l’une des premières fois que cela se produit », a-t-il ajouté. Le Quai d’Orsay a, de son côté, précisé que des « pays européens », qui non pas été précisés, seraient sur le point d’envoyer des troupes en Centrafrique.

« Un certain nombre de pays ont déjà décidé de nous accompagner sur le plan logistique. Il est probable qu’un certain nombre de pays feront davantage encore, y compris sur le plan militaire », avait déjà indiqué M. Fabius, la veille, à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles.

Dans la foulée des propos tenus par le ministre français, une source militaire belge a indiqué que Bruxelles envisagerait d’envoyer un contingent de 150 hommes en Centrafrique, afin d’y assurer une mission de « protection » des aéroports.

Cela étant, l’on peut lire et relire la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a autorisé l’opération Sangaris en Centrafrique : il n’est nullement questions de déployer des troupes européennes autres que françaises (article 50). Un possible rôle pour l’Union européenne est évoqué à l’article 13, lequel demande aux « Etats membres et aux organisations régionales et internationales (…) de coordonner l’assistance qu’ils prêtent aux autorités de transition (ndlr, centrafricaines) en vue de la réforme du secteur de la sécurité ».

MàJ à 19h45 : Le gouvernement belge a annoncé qu’il décidera l’envoi de 150 militaires en Centrafrique qu’une fois que Paris en aura officiellement fait la demande. Ce qui n’a pas encore été fait. Suède, Finlande, Hongrie et Bulgarie ont indiqué que rien n’est encore décidé. Pour les Pays-Bas, l’Autriche, l’Allemagne, la Pologne et le Royaume-Uni, il n’est nullement question d’envoyer des troupes en Centrafrique. Reste donc encore 17 pays à consulter…

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