Les forces armées grecques ont testé pour la première fois le système russe de défense aérienne S-300

Il y a quelques semaines, la Turquie a fait part de son intention d’acquérir un système de défense aérienne de facture chinoise, le Hongqui (ou HQ-9 SAM), développé par China Precision Machinery Import-Export Corporation (CPMIEC). Cette annonce n’avait pas été bien accueillie par l’Otan, dont Ankara est membre.

En effet, le HQ-9 chinois est incompatible avec les radars et les systèmes de l’Otan. Pour qu’il soit, il faudrait que CPMIEC ait accès à des données confidentielles de l’Alliance, ce qui serait de nature à compromettre les procédures entre les Etats membres de l’Alliance atlantique.

Cependant, l’on avait oublié que la Grèce dispose de systèmes de défense aérienne tout aussi incompatible avec l’Otan, en l’occurrence des S-300 de facture russe. Comment cet équipement est arrivé dans l’inventaire des forces aériennes grecques, qui mettent également en oeuvre 6 batteries de Patriot PAC II/ PAC III?

Vers la fin des années 1990, Chypre avait acquis 2 batteries antimissile S-300 auprès de la Russie. Seulement, cet achat de matériels défensifs avait suscité l’ire de la Turquie et des chypriotes turcs et provoqua une crise régionale, avec une menace d’action militaire à la clé. Finalement, pour apaiser la situation, les systèmes russes furent repris par la Grèce, qui les installa en Crète. Depuis, on n’en avait plus entendu parler jusqu’à la tenue de l’exercice « Lefkos Aetos 2013 » (Aigle Blanc).

Ainsi, le 13 décembre dernier, en Crète, les forces aériennes grecques ont effectué leur premier test du système S-300, en détruisant une cible située à une distance de 30 km et une altitude inférieure à 2.000 mètres.

« Aujourd’hui, ici en Crète, nous avons vécu un grand événement. Après 14 ans, le premier coup d’essai d’un des systèmes de défense les plus modernes qui assurent efficacement la défense aérienne du pays, le S-300, a eu lieu. Vous avez tous vu le résultat, le tir a été couronné de succès impressionnant », a commenté Dimitris Avramopoulos , le ministre grec de la Défense.

« C’est peut-être paradoxal, mais le tir réussi du système S-300 est un message de paix et de stabilité dans l’Europe du Sud-Est, dans les Balkans et dans la Méditerranée orientale », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, avant le « dépoussiérage » des batteries S-300, la Grèce et la Russie ont conclu un accord de coopération militaire au début de ce mois. Selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, il concerne « les systèmes d’armement et de matériel de guerre déjà fournis » aux forces armées grecques ainsi que « l’entretien et la livraison de nouveaux armements ».

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