Le gouvernement a discrètement déposé un amendement pour sucrer 66,5 millions d’euros au budget de la Défense en 2014

Pour 2013, le ministère de la Défense a dû se passer de 650 millions d’euros de crédits afin de financer d’autres mesures prévues par la Loi de finances rectificative. En contrepartie, il a été annoncé qu’il obtiendrait 500 millions d’euros de recettes exceptionnelles supplémentaires afin de ne pas compromettre l’entrée en vigueur de la Loi de Programmation Militaire.

Mais en attendant, le gouvernement a déposé, ce 13 décembre, à l’Assemblée nationale, et dans le cadre d’une nouvelle lecture du projet de Loi de finances initales 2014 (rejeté par le Sénat le 27 novembre dernier) l’amendement n°151 concernant l’article 44 et la « Mission Défense ». Et pour le budget des armées, il ne sera pas neutre puisqu’il y est question de supprimer près de 66,5 millions d’euros dont 11,5 millions pris sur les crédits d’équipements, 16,1 million sur la préparation et l’emploi des forces et 36,8 millions sur le soutien de la politique de défense.

Le  gouvernement explique que, pour une grande part, cette « minoration des crédits en autorisations d’engagement et en crédits de paiement » est « destinée à garantir le respect de la norme de dépense en valeur de l’État et à compenser une partie des diminutions de recettes décidées dans le cadre de l’examen de la première partie du présent projet de loi de finances ».

Rapporteur spécial pour les crédits de la Défense au sein de la commission des finances, le député UMP de Haute-Marne, François Cornut-Gentille n’a pas manqué de réagir. « Ce procédé rend perplexe sur le plan politique. C’est en quasi catimini que le gouvernement s’apprête de nouveau à porter un coup aux capacités de la défense », a-t-il estimé, en soulignant que le ministre concerné, Jean-Yves Le Drian, est actuellement en Centrafrique et que la plupart des députés sont dans leur circonscription. Qui plus est, cet amendement n’a pas été examiné par la commissions de la Défense, ni par celle des Finances.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]