A son tour, la Corée du Sud étend sa zone d’identification aérienne

Les relations entre le Japon et la Chine ont connu de nouvelles tensions il y a deux semaines avec l’instauration, par Pékin, d’une zone d’identification aérienne englobant l’archipel nippon Senkaku, lequel fait l’objet d’un contentieux territorial. Mais ces îles ne sont pas les seules à être concernées par la décision chinoise : le rocher submergé « Ieodo », contrôlé par la Corée du Sud, l’est également.

Pour marquer son territoire et faire comprendre à Pékin qu’il n’était pas question de se soumettre aux procédures imposées par cette zone d’identification aérienne, Séoul a fait survoler ce rocher submergé, revendiqué sous le nom de Suyan par les autorités chinoises, par un appareil de ses forces aériennes.

Puis, la Corée du Sud a décidé d’en faire davantage, en augmentant de 66.480 km2 la surface couverte de sa zone d’identification aérienne (KADIZ), laquelle avait été définie en 1951. Désormais, cette dernière chevauche celle instaurée par la Chine et couvre le récit contesté, ainsi que les îles de Marado et Hongdo. Cette décision, prise avec l’assentiment des Etats-Unis, a priori, entrera en vigueur le 15 décembre prochain.

« En tant que nation souveraine, nous avons prudemment pris la décision dans le but de défendre au mieux nos intérêts nationaux, après avoir mené des examens approfondis entre les agences concernées et avoir collecté les opinions de différents milieux », a expliqué Park Geun-hye, la présidente sud-coréenne.

« Nous avons augmenté le volume de procédures pour la surveillance et de processus de vérification dans la KADIZ nouvellement établie », a indiqué un responsable du ministère sud-coréen de la Défense, dont les propos ont été rapportés par l’agence Yonhap. Ce qui signifie que le nombre de patrouille aérienne dans le secteur est appelé à augmenter.

Les règles qui entreront ainsi en vigueur dans quelques jours obligeront tous les avions étrangers qui pénétreront dans cette zone à s’identifier 15 à 30 minutes à l’avance. Ils devront rester en communication et déposer préalablement leurs plans de vol.

Côté chinois, l’on dit « regretter » la décision sud-coréenne. Mais le ton n’est pas aussi vindicatif qu’il peut l’être quand il s’agit du Japon…

« La Chine regrette la décision de la République de Corée d’élargir sa zone d’identification de la défense aérienne », a commenté Hong Lei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en assurant que la communication entre les deux pays, fondée sur « les principes d’égalité et de respect mutuel », ne serait pas rompue. Une position résumée par un éditorial du journal officiel chinois Global Times : « La Chine ne va pas en faire toute une histoire. Elle respecte les intérêts coréens ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]