La gendarmerie visée par deux attentats en Corse

Est-ce une relation de cause à effet? Toujours est-il qu’après la mise en examen, la semaine passée, de militants du Front de libération nationale de la Corse (FLNC) suspectés d’avoir participé, en 2012, à des « nuits bleues » contre des résidences secondaires, deux fortes détonations ont été entendues, le 5 décembre, aux environs de 20 heures, près des casernes de gendarmerie d’Ajaccio et de Bastia, pourtant étroitement surveillées et fortement protégées.

Ainsi, un véhicule garé à l’intérieur de la caserne Battesti, qui abrite le groupement de gendarmerie de Corse-du-Sud, a été apparemment touché par une roquette. La déflagration a soufflé les vitres d’un bâtiment où sont logées les familles des militaires.

Des élus d’Ajaccio qui se sont rendus sur les lieux pour témoigner leur « solidarité totale » avec les gendarmes, ont exprimé leurs « inquiétudes face à une violence commise contre un lieu de vie, en présence de familles, de femmes et d’enfants ».

A Bastia, au quartier Montesoro, une autre roquette a été tirée contre la caserne Paoli, siège du groupement de gendarmerie de Haute-Corse. « Dieu merci il n’y a eu aucun blessé mais cet attentat a causé des dégâts importants au niveau du deuxième étage des locaux administratifs où des militaires travaillaient encore. C’est une chance inouïe qu’il n’y ait que des dégâts matériels et aucune victime », a expliqué, à Corse Matin, Dominique Alzeari, le procureur de la République de Bastia.

Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a déploré « extrême gravité de ces actes commis contre des bâtiments publics » et assuré « les gendarmes de Corse et leurs familles de son soutien total ». Et d’ajouter : « Ces actes ne détourneront en aucun cas l’Etat de son action constante dans la lutte contre toutes les formes de criminalité et de délinquance ».

Le parquet anti-terroriste de Paris s’est saisi de cette affaire, avec la co-saisine de la section de recherche de la gendarmerie, de la police judiciaire et de la sous-direction anti-terroriste de la PJ parisienne.

Pour 306.000 habitants, la gendarmerie compte 1.200 militaires en Corse, lesquels reçoivent régulièrement des renforts du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale).

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]