Opération « Bois-Belleau » dans l’océan Indien et le golfe arabo-persique

La bataille de Bois-Belleau tient une place très importante dans l’histoire de l’armée américaine, dans la mesure où elle a marqué le début de l’implication des Etats-Unis dans la Première Guerre Mondiale et qu’elle est considérée aujourd’hui comme ayant été le premier engagement majeur du corps des Marines.

Les combats de Bois-Belleau ont permis d’arrêter une offensive allemande de grande ampleur susceptible de menacer Paris. Le 27 mai 1918, la situation est critique : 30 divisions ennemies viennent de percer le front du Chemin des Dames et s’enfoncent dans les lignes françaises jusqu’à 50 km, entre Noyon et Reims.

Immédiatement, la 10e Division Coloniale, aidée par des troupes américaines, se porte à hauteur de Château-Thierry pour tenter d’empêcher les forces allemandes à franchir la Marne. Les combats sont alors acharnés dans ce secteur, notamment au Bois-Belleau, où les 152e et 158e Régiments d’Infanterie essuient de lourdes pertes. Le 2 juin, la 2e Division américaine, composée par le 23rd Infantry Regiment et une brigade de Marines, jusque là placée en réserve, arrive en renfort. L’avancée ennemie est stoppée.

Trois jours plus tard, les forces américaines lancent une contre-attaque. Elle durera 3 semaines… soit le temps de reconquérir le Bois-Belleau et les villages environnants. Au total, les pertes alliées s’élèvent à plus de 1.800 tués et à près de 8.000 blessés. Cette bataille restera la plus meurtrière pour les Etats-Unis jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.

En souvenir de ces combats, deux navires de la marine américaine porteront le nom de « USS Belleau Wood ». Cela a ainsi été le cas d’un porte-hélicoptère d’assaut affecté à la flotte du Pacifique jusqu’en 2005 et d’un porte-avions léger lancé en 1942. Ce dernier a la particularité d’avoir été prêté à la Marine nationale entre 1953 et 1960.

Comme on le voit, cette bataille constitue un symbole pour les relations franco-américaines. C’est la raison pour laquelle le nom de « Bois-Belleau » a été donné à mission du porte-avions Charles de Gaulle dans l’océan Indien et le golfe arabo-persique, dont le coup d’envoi a été donné il y a quelques jours.

Et pour cause! La Marine nationale a en effet indiqué que « l’opération Bois Belleau permettra à la coopération franco-américaine d’atteindre un niveau encore jamais égalé. Le groupe aéronaval américain, constitué autour de l’USS Harry S. Truman, sera présent en mer d’Arabie et dans le golfe Arabo-persique au même moment. Il est prévu une étroite coopération durant cinq semaines ». Et de préciser : « La France et les Etats-Unis, partenaires stratégiques de premier plan et seules nations dotées de porte-avions à catapultes capables d’opérations de projection de puissance massives, ont des modes d’action similaires ».

Outre les « interactions » avec la marine américaine, le Charles de Gaulle prendra part à plusieurs manoeuvres avec les forces saoudiennes (exercice White Shark), qataries (Ocean Falcon) et émiraties (Big Fox).

Pour cette mission, qui durera jusqu’en février 2014, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle se composedu pétrolier-ravitailleur Meuse, d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), de la frégate de défense aérienne Forbin et de la frégate anti sous-marine Jean de Vienne. Quant au groupe aérien embarqué (Gaé), il compte 10 avions Rafale, 10 Super Etendard Modernisés, 2 Hawkeye et de 5 hélicoptères, dont une « antique » Alouette III.

Il s’agit du 6e déploiement, depuis 2001, du groupe aéronavale dans l’océan Indien et le golfe arabo-persique. C’est « une zone où les intérêts français sont majeurs », explique la Marine nationale.

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