Le président Hollande annonce une action militaire « immédiate » en Centrafrique

Compte tenu de l’évolution de la situation à Bangui, où l’on compte une centaine de tués en moins de 24 heures dans des accrochages, le président Hollande n’a pas tardé à annoncer, ce 5 décembre, une action militaire « immédiate » en Centrafrique après le feu vert donné quelques heures plus tôt par le Conseil de sécurité des Nations unies, lequel a adopté la résolution 2127 qui autorise la France à « à prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force panafricaine, ndlr) dans l’accomplissement de son mandat ».

« Vu l’urgence, j’ai décidé d’agir immédiatement, c’est-à-dire dès ce soir, en coordination avec les Africains et avec le soutien des partenaires européens », a déclaré le chef de l’Etat. « L’intervention française sera rapide, elle n’a pas vocation à durer et je suis sûr de son succès », a-t-il ajouté.

Le président Hollande a en outre annoncé que les effectifs français en Centrafrique – actuellement forts de 650 hommes – seront « doublés d’ici quelques jours pour ne pas dire quelques heures ». Déjà, 350 militaires de la Réserve opérationnelle embarquée (ROE) qui avait pris place à bord du BPC Dixmude a débarqué au Cameroun, prête à faire mouvement vers la Centrafrique. Le chef de l’Etat a aussi ajouté que « le gouvernement fournira toutes les explications au Parlement dès la semaine prochaine ».

Pour rappel, l’article 35 de la Constitution indique que le « gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote ».

L’enjeu de cette nouvelle opération militaire française – appelée Sangaris – est triple. La République centrafricaine étant devenue quasiment un Etat failli depuis la prise du pouvoir, en mars dernier, par les rebelles de la coalition Séléka, il est question de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations civiles. Ce qui passe par le rétablissement de la sécurité. En outre, étant donné la position enclavée de la Centrafrique, il s’agit d’éviter un vide sécuritaire dans la région, susceptible de devenir une base arrière potentielle de groupes armés, jihadistes ou non, ce qui pourrait déstabiliser les pays voisins, comme le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et le Soudan.

Comme l’a indiqué le président Hollande, l’intervention franco-africaine (il ne faut pas oublier la Misca) a déjà reçu le soutien de l’Union européenne. Mais l’aide qu’elle pourrait apporter ne serait pas de nature militaire (donc, pas de premier déploiement  pour les groupements tactiques) mais essentiellement financière. Cette dernière serait surtout attribuée à la force panafricaine.

Parmi les proches alliés de la France, le Royaume-Uni aurait proposé un soutien logistique limité, avec la mise à la disposition des forces françaises d’un avion de transport C-17 de la Royal Air Force.

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