Le contrat de développement et de production du Missile moyenne portée notifié à MBDA

Avec quelques mois de retard, la Direction générale de l’armement (DGA) a notifié, le 3 décembre, à MBDA France le contrat de développement et de production du Missile Moyenne Portée (MMP), destiné à remplacer le système Milan (Missile d’Infanterie Léger Antichar) à compter de 2017.

Dans cette affaire, MBDA a eu chaud. En 2009, alors qu’elle est engagée en Afghanistan, l’armée de Terre avait exprimé le besoin de se doter d’un missile « tire et oublie » en lieu et place du Milan dont le mode de guidage est filoguidé, c’est à dire qu’un fil se dévide pendant le vol de l’engin jusqu’à sa cible, ce qui permet au tireur de modifier, le cas échéant, sa trajectoire. Seulement, cette méthode s’avère risquée pour l’opérateur, étant donné qu’il peut être exposé aux tirs de l’adversaire.

L’industriel n’ayant pas de missile de type « tire et oublie » à soumettre (son Milan ER, sur lequel il misait, n’avait qu’une portée plus importante par rapport à celle de l’engin qu’il était censé remplacer), le choix s’était porté sur le missile Javelin, produit par le tandem américain Raytheon-Lockheed-Martin. Heureusement pour MBDA, un comité industriel d’investissement, réuni en juillet 2009, confié à la DGA de lancer une étude sur un missile antichar de nouvelle génération.

Le 30 décembre 2011, MBDA s’est ainsi vu notifier un contrat de levée de risques visant à développer le Missile Moyenne Portée, cette fois de type « tire et oublie ». A l’époque, la DGA, qui avait annoncé le lancement du programme pour la fin de l’année 2012, précisait qu’il s’agissait « d’équiper les unités de combat au contact et les forces spéciales d’une capacité d’agression polyvalente et précise ». C’est à dire, en clair, un truc qui tape des cibles de différentes natures (chars, véhicules légers, fortifications) avec précision.

Confirmé par le projet de Loi de programmation militaire (LPM), le MMP a récemment subi des tests d’intégration conformes aux attentes. Même chose pour son poste de tir, qui, grâce à ergonomie et son « architecture modulaire » permettra une intégration sur la tourelle du canon CT-40, actuellement en développement chez Nexter.

« Le MMP est un missile polyvalent, basé sur le concept ‘tire et oublie’ avec la capacité de l » homme dans la boucle’. Il permet aux forces de neutraliser les différents types de cibles rencontrés sur l’ensemble des théâtres d’opérations avec une grande précision, tout en maîtrisant les dommages collatéraux et en réduisant leur vulnérabilité pendant le tir », explique la DGA, qui espère que cet engin connaitra le même succès à l’exportation que le Milan.

Sur les 400 postes de tirs et les 2850 MMP attendus, l’armée de Terre devrait en recevoir 175 et 450 d’ici 2019.

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