Le président Karzaï accuse les Etats-Unis d’avoir suspendu l’approvisionnement d’unités afghanes

Alors que la Loya Jirga, la grande assemblée traditionnelle afghane, a approuvé, la semaine passée, le projet de traité bilatéral de sécurité (BSA) entre Kaboul et Washington (et donc l’immunité juridique pour les militaires américains), le président afghan, Hamid Karzaï ne fait pas mine de se presser pour promulguer ce texte.

Si les Etats-Unis, pour des raisons évidentes de planification, souhaitent que ce traité soit ratifié au plus vite, le président afghan entend prendre son temps étant donné qu’il a fait savoir qu’il le signerait le 5 avril prochain, c’est à dire après l’élection présidentielle à laquelle il ne se représentera pas. Et encore, à la condition d’avoir obtenu des garanties américaines sur plusieurs points.

Pour rappel, l’enjeu est de pouvoir assurer l’après décembre 2014, soit la date de fin de mission de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous le commandement de l’Otan.

D’où les accusations lancées le 1er décembre par la président afghane contre les forces américaines, selon lesquelles ces dernières auraient interrompu l’approvisionnement en essence, en matériels et en munitions de certaines unités de l’armée nationale afghane afin de faire pression pour accélérer la signature du BSA.

« Ces interruptions sont intervenues à deux ou trois reprises », a fait mine de déplorer, dans un communiqué, la présidence afghane, à la suite d’un Conseil de sécurité nationale auquel a assisté le président Karzaï. « A la suite de ces interruptions, les unités concernées ont dû cesser leurs opérations », a-t-elle ajouté, en soulignant que les Etats-Unis ne respectaient pas leurs engagements en la matière. Pour rappel, Wahington a dépensé la bagatelle de 19 milliards de dollars, entre 2002 et 2010, pour aider à la stabilisation du pays…

L’ISAF a toutefois démenti les affirmations de la présidence afghane. « Il n’y a eu aucune interruption (…). Nous restons déterminés à soutenir nos partenaires des forces de sécurité afghanes », a-t-elle répondu dans un communiqué.

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