Décès de l’abbé Georges Lapouge, grande figure des réseaux de renseignement de la Résistance

Il était le « dernier chef de réseau de renseignement des services spéciaux français pendant la Seconde Guerre Mondiale », si l’on en croit  l’Amicale des anciens des services spéciaux de la défense nationale (AASSDN). L’abbé Georges Lapouge, 99 ans, s’est éteint le 27 novembre.

Bien que les services de renseignement de l’armée française (SR, 2e Bureau) soient officiellement dissous après l’armistice du 22 juin 1940, ils poursuivent néanmoins leurs activités dans la clandestinité.

C’est ainsi que Georges Lapouge, alors séminariste, devient chef de mission avec le grade de capitaine. Il crée, en 1941, en liaison avec le SR, un réseau de plus de 500 agents couvrant la Bretagne, le nord de la France, la Belgique et le sud des Pays-Bas, afin de pouvoir recueillir le maximum d’informations sur l’ordre de bataille allemand.

Le 31 décembre 1941, Georges Lapouge est arrêté une première fois à la frontière belge. Il parvient cependant à s’évader pour tomber à nouveau dans les mains de la Gestapo, à Paris, quelques semaines plus tard. Là encore, il parviendra à s’échapper et à rejoindre Alger via l’Espagne.

En janvier 1944, le séminariste est parachuté en Haute-Loire afin de réorganiser les réseaux de renseignement français, notamment celui appelé « Manipule », qui compte alors 600 agents actifs. La même année, Georges Lapouge est mis à la disposition de l’Office of Strategic Services (OSS, l’ancêtre de la CIA) par la Direction générale des études et recherches (DGER, ancienne DGSS, elle même résultat de la fusion entre le BCRA de la France Libre et les SR de Vichy ayant rejoint Alger).

Grâce à ses réseaux, il transmets de nombreux renseignement sur les forces allemandes présentes dans le sud de la France, ce qui sera d’un apport précieux pour la planification de l’opération Anvil Dragoon, c’est à dire le débarquement en Provence en août 1944.

Ordonné prêtre après la guerre, l’abbé Lapouge était officier de la Légion d’Honneur ainsi que de l’Ordre de Léopold II et titulaire de la Croix de Guerre 1939-45 et de la médaille de la Résistance française.

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