Des avions japonais et sud-coréens ont pénétré dans la zone d’identification aérienne chinoise sans être inquiétés

L’instauration unilatérale par la Chine, le 23 novembre, d’une zone d’identification aérienne englobant des territoires disputés au Japon et à la Corée du Sud a provoqué de vives réactions chez ces pays ainsi que chez leurs alliés, qui refusent bien évidemment à ce soumettre devant le fait accompli.

Selon les règles édictées par Pékin, tout aéronef appelé à pénétrer dans l’espace aérien de cette zone doit communiquer préalablement son plan de vol, faire connaître sa nationalité et rester en contact radio permanent avec les autorités chinoises. Faute de quoi, il s’exposarait à des « mesures défensives d’urgence ».

Le 25 novembre, les Etats-Unis ont défié la Chine en envoyant deux bombardiers stratégiques B-52 dans cette zone. Les appareils, partis de l’île de Guam, y ont évolué pendant près d’une heure sans avoir été inquiétés le moins du monde. De son côté, Pékin a prétendu avoir surveillé de près les avions américains, sans pour autant appliquer la moindre « mesure défensive d’urgence ».

Histoire de ne pas se laisser impressionner, le Japon a, à son tour, envoyé des avions de son corps des garde-côtes patrouiller au-dessus de l’archipel Senkaku/Diaoyu, inclus dans la zone d’identification aérienne chinoise.

« Nous n’avons pas changé nos opérations normales de patrouille dans cette zone et nous n’avons pas informé (la Chine, ndlr) de nos plans de vols. Nous n’avons rencontré aucun chasseur chinois », a ainsi expliqué Nonaka,  le porte-parole des garde-côtes nippons.

Mieux même. Selon le quotidien Asahi Shimbun, des avions de la composante aérienne des forces d’autodéfense japonaises ont aussi fait un tour dans la zone d’identification chinoise. La date de ce vol n’a cependant pas été précisé. Toutefois, il n’a donné lieu à aucune confrontation avec l’aviation chinoise.

Et pour faire bonne mesure, la Corée du Sud a aussi fait savoir qu’elle avait envoyé un avion militaire dans la zone en question. Selon un porte-parole des forces sud-coréennes, il s’agissait d’un vol d’entraînement ayant eu lieu dans le cadre d’un exercice militaire autour d’un récif dont la souveraineté est disputée par la Chine.

Ce sont donc plusieurs incursions d’appareils n’ayant nullement respecté les consignes fixés par Pékin. Et cela sans la moindre réaction de l’aviation chinoise, ce qui ne manquera de susciter des critiques à l’encontre de cette dernière pour son incapacité à réagir à ces « actes de défi », comme l’a souligné le quotidien chinois Global Times, proche du pouvoir.

Cela étant, à force de jouer à ce jeu dangereux, il n’est pas impossible qu’il y ait, à un moment ou à un autre, un incident grave entre la Chine et le Japon, avec toutes les conséquences que cela peut supposer…

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