M. Le Drian confirme l’abandon de Louvois et refuse d' »ajouter de la polémique à la catastrophe »

Il n’aura pas fallu attendre le déplacement à Varces, le 3 décembre, du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pour avoir la confirmation officielle de l’abandon du Logiciel unique à vocation interarmées de la solde (Louvois), responsable d’innombrables dysfonctionnements dans le paiement des soldes dues aux militaires.

Invité de la radio Europe1, ce 26 novembre, le ministre a en effet annoncé avoir décidé « l’abandon du système Louvois », qu’il a estimé « pas réparable », étant donné que la correction d’un bug provoque l’apparition d’un autre…

« Ce dispositif est un désastre », a affirmé M. Le Drian. « Il a été mis en place dans la précipitation, la confusion », a-t-il ajouté, c’est dire qu’il a été déployé alors que les Centres de traitement administratif du commissariat (CTAC) étaient dans le même temps fermés afin d’atteindre les objectifs en matière de déflation des effectifs. « Il n’y a pas eu d’expérimentation, pas eu d’essais, tout cela s’est fait avec une volonté d’aboutir très vite », a-t-il insisté.

Le ministre a également précisé que Louvois sera remplacé par un « dispositif plus robuste, qui va être préparé avec beaucoup de vigilance, qui va être expérimenté et qui va se mettre en place dans les mois qui viennent ». Mais, a-t-il poursuivi, « il faudra un gros travail de préparation » car « je n’ai pas l’intention de recommencer la très mauvaise expérience que je viens de vivre ».

Sur ce point, M. Le Drian est optimiste car le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, a estimé qu’il faudrait trois ans pour remplacer Louvois et trouver « plusieurs dizaines de millions d’euros non budgétés ».

Quant à la recherche des responsabilités dans ce désastre, le ministre a dit ne pas vouloir « ajouter de la polémique à la catastrophe ». « J’assume l’héritage, même s’il est difficile », a-t-il dit.

L’assocation Militaires et Citoyens a affirmé, par voie de communiqué, son désaccord avec M. Le Drian sur ce point. « Les responsabilités individuelles ne peuvent être diluées, excusées, ignorées dans une responsabilité collective. Sans vouloir chercher de boucs émissaires, il paraît indispensable que les désagréments subis par les militaires et leurs familles soient pris en compte et qu’il y ait une réelle évaluation de l’implication de chacun des acteurs de ce projet », a-t-elle fait valoir.

Qui plus est, selon le quotidien Le Figaro, il n’est pas exclu que la société Steria, qui a fourni le logiciel, soit indemnisée par le ministère de la Défense pour « rupture de contrat », sauf s’il est prouvé qu’elle a commis une faute technique. Or, comme l’explique le journal, le prestataire a, dans cette affaire, « limité ses responsabilités, en évoquant la déficience du pilotage de l’ensemble de ‘l’achitecture’ Louvois.

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