Un lieutenant de Belmokhtar éliminé par les forces françaises au Mali

Le 14 novembre dernier, lors d’un entretien accordé à Europe 1, le chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, avait indiqué qu’une opération française était alors en cours à environ 250 km de Tessalit, contre des éléments jihadisres.

« Cette nuit même, à 2H30 du matin, nous avons une opération spéciale contre un pick up dans le désert, (…) en plein milieu du désert, où nous avons neutralisé un certain nombre de gens d’al-Qaïda », avait-il affirmé, évoquant aussi la saisie de « matériel qui va parler d’une certaine façon ».

Une semaine plus tard, l’on en sait un peu plus sur cette opération. Et manifestement, les forces françaises ont frappé un grand coup. Selon des sources sécuritaires régionales, l’un des jihadistes neutralisés serait Hacène Oul Khalill, alias Jouleibib.

De nationalité mauritanienne, il était le bras droit de Mokhtar Belmokhtar, un chef terroriste qui, en rupture de ban avec al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), a fondé sa propre oganisation, les « Signataires par le sang ». Ce groupe s’est rapproché il y a quelques mois du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) pour former une nouvelle entité appelée « Les Almoravides ».

Selon une autre source régionale, dont les propos ont été rapportés par l’AFP, « deux autres terroristes ont été tués au cours de l’opération, un véhicule a été détruit et les militaires français, qui ont réussi un joli coup, ont également récupéré des documents, notamment un téléphone (satellitaire) Turaya, qui va donner des informations précieuses ». Ce que l’Etat-major des armées (EMA), à Paris, n’a toutefois pas confirmé.

La perte de « Jouleibib » est assurément un coup dur pour Belmokhtar, dans la mesure où il était son homme de confiance. Âgé d’une trentaine d’année, Hassan Ould Khalil aurait pris part à la planification de 3 opérations importantes récentes, dont l’enlèvement de deux jeunes ressortissants français – Antoine de Leocourt et Vincent Delory – à Niamey, au Niger (tous deux  furent tués lors de l’intervention des forces spéciales françaises), la prise d’otages géantes, en janvier, sur le complexe gazier algérien d’In-Amenas et les attaques suicides menées en mai dernier contre un site d’Areva près d’Arlit.

Lors de l’affaire d’In-Amenas, « Jouleibib », qui assurait également la fonction de porte-parole de son mouvement, avait directement menacé la France lors d’un entretien qu’il avait donné à La Tribune de Genève, en affirmant que Paris devait s’attendre à une attaque pire que celles de Khaled Kelkal et de Mohammed Merah « là où on ne les attend pas ». « Nous avons des centaines de combattants prêts et signé un pacte pour mourir en martyr », avait-il ajouté.

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